Chronique – Vallée du Carnage, Romain Lucazeau

Je vous ai parlé il y a peu de mon projet de « Prix Mondes de poche » pour la saison 2025-2026, et donc de ma priorité désormais donnée aux sorties les plus récentes. Vallée du carnage est un texte que je n’aurais probablement pas lu, tant j’avais détesté Latium du même auteur, au point de me dire « plus jamais ». Mais par honnêteté intellectuelle – si je commence à faire le tri, je biaise mon propre projet -, renforcée de surcroit par plusieurs avis très positifs de blogopotes, je me devais de donner sa chance à ce texte, en mettant de côté mes à priori.

Bien m’en a pris parce que Vallée du carnage est un coup de cœur, même s’il me l’a soulevé à de nombreuses reprises, et peut-être davantage qu’aucun autre texte de fiction avant lui. Romain Lucazeau met en scène des civilisations antiques qui non seulement ne se sont pas écroulées mais se livrent, dans un futur alternatif, une guerre totale, dans un récit aux allures de tragédie.

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Chronique – Vers Mars, Mary Robinette Kowal

Vers Mars est la suite de Vers les étoiles et conclut (enfin presque) les aventures d’Elma York, la Lady Astronaute. C’est une suite directe et je ne conseillerais pas de le lire de manière indépendante.

Vers les étoiles avait été un véritable coup de cœur, ce qui rendait la tâche d’autant plus difficile pour ce texte : il fallait être à la hauteur. Le risque d’un biais de lecture, consistant à vouloir retrouver les mêmes émotions et surtout le même émerveillement face à une nouveauté, est un réel piège. De l’eau a un peu coulé sous les ponts, et j’ai tendance à vite oublier ce que j’ai lu. Vers Mars est aussi un coup de cœur. Je n’y ai certes pas trouvé les mêmes ingrédients mais j’ai aimé retrouver ces personnages, une ambiance différente – celle d’un voyage spatial – et surtout un prolongement des évènements du premier volume.

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Chronique – Enquêtes d’un détective à vapeur, Olav Koulikov, Viat Koulikov

Il y a des chroniques qui sont plus délicates à rédiger que d’autres. Quand une lecture déclenche un oui franc ou un beurk qui ne l’est pas moins, c’est assez facile à écrire : je sais ce que je veux démontrer, et j’assume ma subjectivité. D’autant plus que dans le cas d’un « non », je ne rédige rien car il est inutile de perdre du temps pour blesser potentiellement l’autrice ou l’auteur. Quand l’avis est mitigé, c’est cornélien. Il s’agit de montrer ce que j’ai aimé mais aussi ce qui m’a déçu, en gardant en tête que le négatif a tendance à être davantage retenu, et que parfois une seule ligne nuancée suffit à avoir des retours du type « bon, je le lirai donc pas ». J’ai même parfois l’impression que seuls mes « + et – » de fin de chronique sont lus.

Je prends ces précautions car je suis assez mitigé pour Enquêtes d’un détective à vapeur, mais j’ai passé tout de même un moment agréable ; je pense qu’une partie de ma déception venait de mes attentes, ou des promesses que j’avais perçu : l’univers m’a convaincu, les enquêtes beaucoup moins. Je vous laisse vous faire votre propre avis.

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Chronique – Les ravisseurs quantiques, Roland C. Wagner

Reprise de la lecture après ma pause : un tome des Futurs mystères de Paris me paraissait totalement adapté. Du court et du fun donc mais pas neuneu pour autant. Cette fois, il s’agit du deuxième tome, à savoir Les Ravisseurs quantiques (la chronique du premier est toujours accessible ici), totalement indépendant même si le narrateur se remémore quelques éléments de sa précédente enquête. Si celle-ci était un meurtre en chambre close, à l’ambiance relativement légère, il s’agit cette fois d’une affaire de kidnapping sur fond d’uchronie, ou nous en apprenons un petit peu plus sur l’univers inventé par Roland C. Wagner, et plus particulièrement sur la Pyschosphère.

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Chronique – Vers les étoiles, Mary Robinette Kowal

Il y a des sorties en poche qui suscitent l’impatience. Alors quand le roman a obtenu cinq prix prestigieux, que les retours sont excellents – encore plus quand ils viennent de blogueuses en qui j’ai toute confiance -, que c’est une uchronie, sur un thème qui m’intéresse énormément, et avec une dimension sociale… je trépignais. Ce livre que j’attendais tant, c’est Vers les étoiles, de Mary Robinette Kowal, premier tome (mais qui peut se lire seul) de la série Lady Astronaute.

C’est un immense coup de cœur ! Vers les étoiles est une uchronie post/pré-apocalypse où les femmes jouent un rôle de premier plan en dépit des oppositions et pesanteurs ; c’est aussi et surtout un très beau livre, avec des personnages très émouvants.

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Chronique – Mes vrais enfants, Jo Walton

Il y a des livres qui sont lus trop tardivement : entre l’étape du repérage, puis de l’achat et la stagnation en PAL, il faut parfois un petit déclencheur pour extraire un livre plutôt qu’un autre ; pour Mes vrais enfants, c’est un défi organisé sur un groupe Facebook et dont le thème du mois de juin était « auteur ou autrice avec la même initiale de prénom » qui a fait fonction de. Mieux vaut tard que jamais.

Ce n’est peut-être qu’une impression, mais Mes vrais enfants me parait être un livre très apprécié – euphémisme – par l’ensemble des lectrices et lecteur. Pour ma part, je l’intègre à ma liste des 10 romans incontournables écrits par des autrices. Je ne ferai donc preuve d’aucune originalité en me joignant au concert de louanges. Mes vrais enfants s’appuie sur une idée qui a traversé l’esprit de tout le monde, au moins une fois : et si j’avais fait un choix différent ? Deux uchronies naissent alors mais restent à hauteur d’individus, pour un roman très (très) riche en émotions.

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Chronique – Les derniers jours du Nouveau Paris, China Miéville.

Il y a des auteurs et des autrices chouchous. J’ai déjà fait ici plusieurs « déclaration d’amour » et c’est toujours un plaisir que d’en faire une de plus. Miéville est donc un de ces auteurs que j’affectionne, pour son imagination débridée et sa capacité à me sortir de mes zones de confort, en tant qu’auteur de la New Weird (je vous invite chaudement à lire l’article pointu mais accessible du Chroniqueur à ce sujet). Aussi, quand il écrit une uchronie sur la Seconde Guerre mondiale, il réussit à réinventer cette idée – pourtant servie jusqu’à la lie – et va bien plus loin qu’une simple divergence.

Il s’agit retour que j’avais publié sur Facebook le 9 août 2020.

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Chronique – Les derniers parfaits, Paul Beorn

J’aime beaucoup les uchronies et je souhaite continuer à découvrir des auteurs et autrices francophones. Les derniers parfaits devait donc arriver tôt ou tard entre mes paluches. Ici, le déclencheur est une lecture croisée entre Stéph et Lianne, lors d’une session des Lectures duo que j’organisais sur Facebook. Si je savais que Lianne était cliente de Fantasy, je savais également que Stéph l’était beaucoup moins ; aussi, quand les deux ont aimé ce livre, je savais que je pouvais me lancer.

Après lecture de la quatrième de couverture, je m’attendais à une uchronie « pure », c’est à dire une histoire divergente mais plausible, sans élément caractéristique de l’imaginaire. Je me suis fourvoyé. L’élément uchronique est l’ajout de la magie, donc une divergence ample qui change complètement le paradigme du contexte pour aboutir à un univers de Fantasy. Paul Beorn nous livre une H(h)istoire qui croise magie et religion, où un groupe de personnages très typés vivent une aventure rythmée aux enjeux majeurs.

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Chronique – La machine à explorer l’espace, Christopher Priest

Après Holmes VS Martiens du début de semaine, je reste dans le thème « Wells sans Wells ». Ici, Priest témoigne tout son amour pour un des premiers auteurs de SF en associant ses deux œuvres majeures : La guerre des mondes et La machine à explorer le temps.

Il s’agit d’un court retour que j’avais publié sur Facebook le 1er avril 2020.

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Chronique – La tragique affaire de l’ambassadeur martien et Simulacres martiens, Eric Brown

J’ouvre une semaine « Wells sans Wells » sur le blog, et plus particulièrement à la source d’inspiration qu’il a été dès qu’il s’agit d’évoquer la guerre avec Mars. Double paradoxe : de Wells, je n’ai lu « que » La machine à explorer le temps (pour la petite histoire, j’étais en classe de cinquième : il s’agit de mon premier roman de SF) ; et les livres dont je vais parler ne sont pas tout à fait sans Wells, tant l’auteur semble provoquer la tentation de la mise en abyme.

Je commence d’abord par Eric Brown, qui imagine un Holmes qui évoluerait dans un contexte post guerre des mondes. Les amis du Belial sont fourbes (en même temps, Belial…) et ont d’abord proposé une nouvelle, La tragique affaire de l’ambassadeur martien, dans le Bifrost 105, pour mettre l’eau à la bouche. Le texte fonctionne comme une sorte de prélude à Simulacres martiens mais les deux écrits sont totalement autonomes. Au programme : aventure pulp, pastiche référencé et soupçon de féminisme.

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