Chronique – La millième nuit, Alastair Reynolds

Il y a des auteurs qui ont déjà une solide notoriété, et dont le nom est inscrit sur une pile mentale des « auteurs à lire un jour, quand un texte me fera particulièrement de l’œil ». Pour ceux qui écrivent surtout de la hard SF, il me faut un déclencheur puissant. Concernant Alastair Reynolds, c’est la sortie d’une novella dans la collection Une Heure Lumière qui a été le déclencheur. Je n’ai même pas lu la quatrième de couverture, voulant avoir la surprise, tout en étant intrigué par un titre poétique et mystérieux, ainsi que par la couverture. Petite fausse crainte, car la dernière fois que j’ai vu des baleine dans un univers de SF, c’était dans Star Trek IV, vu au hasard d’une diffusion Arte (si si !) qui m’a laissé un souvenir… mitigé ? Mon épouse m’en parle encore.

La millième nuit est un texte pas si hard SF que ça (j’ai tout compris) qui fonctionne sur un contraste entre futur lointain et vertigineux – rarement Sense of wonder aura été une expression plus appropriée – et whodunit.

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Chronique – Quitter les monts d’Automne, Émilie Querbalec

Alors que Les chants de Nüying, sorti en août chez Albin Michel Imaginaire, bénéficie déjà de retours très enthousiastes au sein de la blogosphère, Quitter les monts d’automne sortait à la même date, en poche. Lauréat du Rosny aîné 2021, écrit par une autrice francophone et appartenant au genre du Space opera étaient autant de bonnes raisons pour un achat. La lecture intervient dans le cadre d’une lecture croisée – gérées de main de maître par Cecilia, merci à elle – du groupe Facebook les Mordus de SFFF, et dont le thème était le voyage. Avec Damien, mon binôme – merci à lui aussi – nous avons épluché nos PAL et ce roman s’est imposé de lui-même. Une lecture intéressante, qui en outre était tout à fait adapté à une lecture croisée en raison des mystères qu’il contient. Émilie Querbalec part d’un monde qui ressemble en partie au Japon médiéval pour déboucher sur des enjeux sans cesse plus grands et dont le pivot est la question du langage écrit.

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Chronique – Braises de guerre, Gareth L. Powell

Braises de guerre partait avec un à priori positif pour deux raisons ; c’est un Space Opera – mon genre de SF favori – et c’est une trilogie intégralement traduite en français (le deuxième tome, L’Armada de Marbre est sorti il y a quelques semaines en même temps que L’éclat d’étoiles impossibles, le dernier). De surcroit, la quatrième de couverture affiche l’opinion d’Adrian Tchaikovsky : « Un space opera solide et exaltant, plein d’imagination et de vie », rien que ça. La barre est haute, surtout venant d’un auteur qui a écrit des textes de SF réellement remarquables.

J’aurais peut-être quelques réserves sur le « solide » – Braises de guerre n’étant pas avare de Deus Ex Machina et demande une certaine suspension d’incrédulité – mais en effet c’est un Space opera qui propose une approche intéressante de la guerre et de ses acteurs, avec une dose importante de Sense of wonder.

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Chronique – L’éveil du Léviathan (The expanse T1), James S.A. Corey

J’avais découvert l’existence de cette série au moment de la traduction française mais j’avais préféré attendre, jurant de « ne jamais recommencer une série dont tous les tomes – à minima en VO – ne sont pas déjà sortis ». La série est ensuite sortie et cherchant de la bonne SF télévisuelle à me mettre sous la dent j’ai jeté un œil par curiosité : j’ai été mordu immédiatement. Seulement, l’annonce de l’annulation (puis la reprise…) m’ont fait craindre de ne pas pouvoir voir la suite et j’ai craqué pour le bouquin, que je savais que j’aimerais si ce matériel originel était proche de la série. Bref, je vais en partie m’attacher à faire un petit comparatif. (Chronique publiée initialement en août 2019 sur Facebook)

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Chronique – Le magicien quantique, Derek Künsken

Depuis 2017, la collection Albin Michel Imaginaire est devenue une référence dans l’édition de l’imaginaire en France, même si les titres ne rencontrent pas toujours le succès mérité ; les textes proposés sont souvent assez ambitieux mais n’oublient pas aventures et Sense of wonder. Cependant, comme le nom l’indique, Mondes de poche a été créé pour mettre en avant les publications en petit format. Aussi, je guette les titres qui sortent chez AMI et j’attends, parfois avec impatience, voire désespoir, l’achat des droits par d’autres maisons d’éditions, et assez souvent par Le livre de poche imaginaire (le seul « grand » pochiste avec lequel je n’ai pas de partenariat). La règle est à nouveau confirmée avec la sortie du Magicien quantique, en même que temps que sa suite, Le Jardin quantique, en grand format. D’ailleurs, nul besoin de se précipiter sur la suite : l’histoire de ce premier volume se termine.

Lors de la sortie de ce tome, les lecteurs évoquaient un « Ocean Eleven dans l’espace ». C’est en effet un bon résumé : c’est bien une histoire de casse, mais dans univers qui lorgne vers la hard SF.

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Chronique – Opexx, Laurent Genefort

Après avoir parlé de Colonies, j’ouvre une semaine consacrée au prolifique Laurent Genefort (et il y en aura davantage car j’ai le premier tome de Spire en PAL et que d’autres titres me font de l’œil), plus précisément à trois de ses textes. Le premier que j’évoque, Opexx, était un achat évident pour moi : j’ai déjà eu en effet l’occasion – les nombreuses occasions – de déclarer ma flamme à la collection Une Heure Lumière du Bélial. De surcroit, Laurent Genefort est en passe de devenir un de mes auteurs favoris, et il lui tenait à cœur d’intégrer cette aventure éditoriale qui a su s’imposer comme la référence des novellas.

Avec Oppex, l’auteur propose un texte qui pourrait ressembler, de prime abord, à de la « simple » SF militaire dans un contexte Space Opera mais qui se double surtout d’une réflexion sur le thème de l’altérité.

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Chronique – Space O.P.A., Greg Costikyan

J’ai une tendance masochiste, à savoir aimer la SF un peu déprimante, qui nous met en garde contre des futurs qui ne sont pas très désirables. Pour respirer un peu, une parenthèse plus légère m’éviter de glisser totalement dans un trou noir dépressif. J’aime bien aussi – et de plus en plus – les histoires de « premier contact ». Si en plus, elle sont déprimantes…

Pour faire bref, ce n’est pas déprimant du tout (quoique). Space O.P.A. m’a été conseillé lors d’une séance de « name-dropping » (je vous ai épargné « first contact », j’ai donc le droit à mon anglicisme) sur Twitter et c’est le genre de pitch (je sais) très fun (oui…) qui m’attire inévitablement. C’est certes un récit contenant un peu de premier contact, mais c’est surtout une histoire à l’échelle individuelle, et qui prend forme d’une satire très drôle.

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Chronique – Les enfants du passé, Luce Basseterre

J’ai lu La débusqueuse de monde à sa sortie en poche, déjà au Livre de poche. J’avais beaucoup apprécié ce roman et les livres de l’autrice figurent donc la liste des achats automatiques à chaque nouvelle sortie (et que je ne passe pas au travers des nouveautés). Luce Basseterre fait également partie des auteurs et autrices que je suis sur les réseaux sociaux et dont j’apprécie le côté engagé, dans lequel je me retrouve assez largement.

Avec Les enfants du passé, l’autrice reste dans le genre du Space Opera mais se concentre surtout sur les relations humaines et sur la question du libre-arbitre.

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Chronique – Colonies, Laurent Genefort

Laurent Genefort fait partie de ces auteurs et autrices francophones dont les livres sont régulièrement présents sur les étals des librairies. Le hasard de mes différents achats et envies de lecture fait qu’il est longtemps resté dans la catégorie mentale « à lire » ; ce n’est qu’en 2019 que je franchis le cap avec la sortie du Sang des immortels, également chez FolioSF. Il y a ensuite eu Lum’en, que j’ai également apprécié à un moment où je boudais pourtant le genre de la nouvelle et autres fix-up.

La toute récente sortie en poche de Colonies ne pouvait donc me laisser indifférent. C’est encore une bonne pioche et j’y ai retrouvé les mêmes qualités que dans les livres cités précédemment : une très grande maitrise du genre Space Opera, des récits à dimension humaine, avec des questionnements intéressants tout en restant accessible.

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Chronique – Humanité divisée, John Scalzi

Humanité divisée de John Scalzi

Humanité divisée est le cinquième (et avant-dernier ?) volume du cycle Le vieil homme et la guerre de l’auteur américain John Scalzi. Si vous n’avez pas encore commencé cette série, je ne peux que vous la recommander : drôle, rythmée, humaniste… d’autant plus que vous pouvez vous contenter de lire le premier, qui se suffit à lui-même. Voici un exemple de chronique sur le blog Le Chien Critique. L’auteur multiplie les expériences avec son univers : les tomes 3 et 4 racontent la même histoire, mais avec des points de vue différents, et celui qui nous intéresse aujourd’hui est un fix-up, c’est à dire un recueil de nouvelles sur un même thème. Humanité divisée forme néanmoins un « roman » avec une intrigue globale où, de surcroit, John Scalzi se paie le luxe de pas faire intervenir John Perry, le fameux « vieil homme ». Il reconnait lui-même la difficulté de l’exercice : des nouvelles autonomes, qui forment un tout, au sein d’une intrigue de série. Les évènements se déroulent donc après les tomes 3 et 4, alors que l’humanité est aux bords de la guerre civile.

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