Chronique – La millième nuit, Alastair Reynolds

Il y a des auteurs qui ont déjà une solide notoriété, et dont le nom est inscrit sur une pile mentale des « auteurs à lire un jour, quand un texte me fera particulièrement de l’œil ». Pour ceux qui écrivent surtout de la hard SF, il me faut un déclencheur puissant. Concernant Alastair Reynolds, c’est la sortie d’une novella dans la collection Une Heure Lumière qui a été le déclencheur. Je n’ai même pas lu la quatrième de couverture, voulant avoir la surprise, tout en étant intrigué par un titre poétique et mystérieux, ainsi que par la couverture. Petite fausse crainte, car la dernière fois que j’ai vu des baleine dans un univers de SF, c’était dans Star Trek IV, vu au hasard d’une diffusion Arte (si si !) qui m’a laissé un souvenir… mitigé ? Mon épouse m’en parle encore.

La millième nuit est un texte pas si hard SF que ça (j’ai tout compris) qui fonctionne sur un contraste entre futur lointain et vertigineux – rarement Sense of wonder aura été une expression plus appropriée – et whodunit.

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Chronique – À l’état de nature, Damon Knight

Le Passager clandestin est une maison d’édition très engagée, avec des thèmes propres à mettre des lecteurs du Figaro ou des spectateurs de CNews en PLS, et qui associe des ouvrages qui s’inscrivent dans le réel, sous forme d’essais ou d’enquêtes, à de la fiction qui peut être un point de départ ou un prolongement de ces réflexions. Leur collection Dyschroniques intègre des rééditions de novellas anciennes qui ont l’intérêt – outre de remettre en lumière de vieux textes parfois tombés dans l’oubli – de remettre ces thèmes en perspective en montrant qu’ils ne sont pas nouveaux et de prouver, si c’est encore nécessaire, qu’une des fonctions de la Science-Fiction est de servir de lanceuse d’alertes. La fiction a également pour moi l’intérêt supplémentaire de proposer (souvent) plusieurs points de vue et d’ajouter une part de nuance, toujours indispensable, dans le discours.

À l’état de nature est un texte qui a toute sa place dans la collection ; il développe l’idée d’un futur dichotomique, entre utopie et dystopie et (re)pose donc la question de ce qu’est l’état de nature.

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Chronique – Poumon vert, Ian R. MacLeod

Poumon vert (Breathmoss en VO) est une UHL qui est arrivée en PAL pour la raison la plus simple – et idiote – qui soit : compléter la collection. J’achète les nouveautés et en parallèle je rattrape les volumes que j’ai manqué depuis le lancement de cette série de novellas. Il s’agit ici du numéro 8, avec une quatrième de couverture très accrocheuse, et un auteur que je ne connaissais pas (même de nom) mais qui a gagné la grande majorité des prix les plus prestigieux du monde de l’imaginaire.

Ce texte est tout à fait à sa place dans la collection, qui se caractère par son niveau d’exigence (une sorte d’anthologie des meilleures novellas jamais écrites) : un planet opera original et convaincant, texte d’initiation et au style très riche.

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Chronique – Un pont sur la brume, Kij Johnson

Les vacances se terminent, et le blog achève en même temps sa première année. Mondes de poche a logiquement fait la part belle aux éditeurs de poche les plus connus (Folio, J’ai lu, Pocket et Le livre de poche) mais aussi à d’autres – un peu – plus confidentiels et notamment à ma collection chouchou : Une heure lumière, éditée par le Bélial. Je ne pouvais pas clore cette année sans reprendre la chronique d’un de mes premiers contacts, à l’époque où je ne savais pas encore par quel texte commencer, et qui est devenu depuis une de mes romans courts – voire textes – favoris. Place donc à Un pont sur la brume de Kij Johnson ; chronique publiée initialement sur Facebook en décembre 2020.

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Chronique – Le Serpent (La maison des jeux T1), Claire North

La collection Une Heure Lumière, dédiée aux romans courts ou novellas, contient essentiellement des titres de SF. Par conséquent, la proposition d’un texte qui n’appartient pas à ce genre – notez les précautions de langage pour ne pas classer ce titre – et qui de surcroit est le premier d’une trilogie, l’éditeur proposant habituellement des one shot à l’exception involontaire de Molly Southborne, ne pouvait que provoquer un petit évènement. Dernière particularité de cette novella, elle est sensiblement plus longue que les autres volumes, promesse d’un texte riche.

Le serpent a pour décor – même si c’est davantage que cela – la Venise du XVIIe siècle avec tout ce que cela implique comme représentations et nous raconte l’histoire de Thene, qui se laisse prendre au Grand jeu, le tout servi par une forme originale et appropriée.

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Chronique – Le temps d’un souffle, je m’attarde, Roger Zelazny

Roger Zelazny est plutôt connu pour ses œuvres inspirées par les mythologies, qu’elles soient grecques, indiennes, celtiques… Auteur très prolifique, qui a écrit dans tous les genres de l’imaginaire, il s’est aussi beaucoup intéressé à l’informatique : Deus Irae en 1976 (même si Dick y est sûrement pour quelque chose), 24 vues du Mont Fuji par Hokusai en 1985 et qui me parait compléter parfaitement le texte évoqué dans ce billet, ou encore la deuxième pentalogie d’Ambre avec la Roue Spectrale de Merlin à partir de 1986… et probablement de nombreux textes que je n’ai pas lu.

Dans cette novella de 1966, Zelazny imagine un monde post-apocalyptique, sous la surveillance de puissantes intelligences artificielles, dont une qui rêve d’humanité.

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Chronique – Opexx, Laurent Genefort

Après avoir parlé de Colonies, j’ouvre une semaine consacrée au prolifique Laurent Genefort (et il y en aura davantage car j’ai le premier tome de Spire en PAL et que d’autres titres me font de l’œil), plus précisément à trois de ses textes. Le premier que j’évoque, Opexx, était un achat évident pour moi : j’ai déjà eu en effet l’occasion – les nombreuses occasions – de déclarer ma flamme à la collection Une Heure Lumière du Bélial. De surcroit, Laurent Genefort est en passe de devenir un de mes auteurs favoris, et il lui tenait à cœur d’intégrer cette aventure éditoriale qui a su s’imposer comme la référence des novellas.

Avec Oppex, l’auteur propose un texte qui pourrait ressembler, de prime abord, à de la « simple » SF militaire dans un contexte Space Opera mais qui se double surtout d’une réflexion sur le thème de l’altérité.

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Chronique – Les retombées, Jean-Pierre Andrevon

Je n’ai pas la culture de certaines ou certains concernant le milieu francophone de la Science-Fiction mais Andrevon est un nom que j’ai vu souvent passer, pour son œuvre pléthorique – dont le célèbre Gandahar – ainsi que ses collaborations dans divers médias. De lui, j’avais déjà lu Le travail du furet, polar dystopique et cynique, suffisamment convainquant pour que je note le nom de l’auteur dans un coin de ma tête.

L’auteur est également connu pour sa sensibilité écologique et de gauche, dont il ne fait pas mystère. Aussi, la réimpression d’une de ses novellas au sein d’une maison d’édition engagée, le Passager clandestin, n’est pas incongrue. La quatrième de couverture est évocatrice : En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après, et avec une très belle écriture.

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Chronique – Le fini des mers, Gardner Dozois

Cette semaine sera consacrée à Gardner Dozois. Rédacteur du Asimov’s Science Fiction, il a surtout consacré sa vie à publier les textes d’autres auteurs et des nouvelles. En solo, il est l’auteur de « seulement » deux romans : Le fini des mers que je vous présente ici, un roman court (ou novella) et Etrangers dont je vous parlerai en fin de semaine. Voici donc une chronique publiée initialement sur Facebook le 10 janvier 2021, pour mon troisième UHL.

Un cadeau de Noël (merci Cécilia) pour une collection que j’envisage de… collectionner. Ce n’est peut-être pas le texte que j’aurais sélectionné en premier car je ne connais pas l’auteur et qu’il pourrait être considéré comme daté. J’ai donc découvert qui est Dovois, un texte universel, et encore une fois les talents de traducteur de Pierre-Paul Durastanti.

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Chronique – 24 vues du Mont Fuji par Hokusai, Roger Zelazny

J’ouvre une semaine dédiée au Japon comme source d’inspiration. Je commence d’abord par ressortir une chronique publiée sur Facebook le 12 avril 2021.

Après le cycle d’Ambre puis Songe d’une nuit d’octobre (la chronique sera surement ressucitée un jour), nouveau Zelazny pour moi. Je commence à peine à mesurer l’étendue de son œuvre et la portée de son talent. Ici, encore un récit à part, une novella où l’auteur déclare son amour à Hokusai. Le parallèle est saisissant : un écrivain connu du « grand public » essentiellement pour une œuvre évoque un peintre extrêmement prolifique, et artiste au sens large, « réduit » à sa Vague.

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