Chronique – Cookie monster, Vernor Vinge

Deuxième lecture de cet auteur, après Un feu sur l’abîme, lu il y a déjà une bonne douzaine d’années et que j’avais trouvé un poil trop long et complexe, mais aux qualités indéniables. Je me disais donc qu’un texte plus court, paru dans la collection Une Heure Lumière, pouvait regrouper les qualités de l’auteur sans ces défauts. C’est exactement ça.

L’auteur exploite le décor de la Silicon Valley pour nous livrer une novella aux airs de thriller, puis de conte, et qui plonge petit à petit dans une SF de plus en plus hard, le tout au service d’une question : les firmes transnationales (numérique, mais pas que) nous veulent-elles du bien ?

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Chronique – Le nexus du Docteur Erdmann, Nancy Kress

J’ai terminé Danses aériennes cette semaine. J’en profite pour exhumer une chronique Facebook, pour mon premier contact avec l’autrice, en date du 5 juillet 2021.

Sixième lecture de la collection de novellas Une Heure Lumière où je picore en fonction des quatrièmes de couverture et des défis Facebook auxquels je participe. C’est également ma première lecture de l’autrice Nancy Kress, et suis suffisamment convaincu – au-delà même – pour intégrer d’autres de ses écrits dans ma liste d’envies. Un texte qui correspond parfaitement à la ligne éditoriale UHL, à savoir des textes où l’élément imaginaire permet d’aborder et de creuser un thème, ici la vieillesse.

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Chronique – Dragon, Thomas Day

Dragon de Thomas Day

J’ai déjà confessé mon envie de lire toute la collection UHL. Celui-ci est dans ma PAL depuis un long moment, presque une relique, suite à une commande chez une célèbre librairie parisienne lors d’une pulsion complétiste pour acquérir un des volumes hors-série de la collection. Et en tant que premier numéro de ladite collection, il devait arriver tôt ou tard sur le blog. J’avais déjà découvert et apprécié la plume de l’auteur avec sa nouvelle Dans le palais du désert (Bifrost 103) et, après avoir lu et chroniqué Le livre écorné de ma vie, je trouvais intéressant de rester dans un contexte asiatique.

C’est à nouveau un texte qui montre une part (très) sombre de l’Asie du Sud-Est et qui demande un courage certain de la part de l’auteur. Car Thomas Day s’attaque à un des thèmes les plus casse-gueules : la prostitution des mineur.e.s et le tourisme sexuel qui en est la cause. Il suffit de voir à quel point ce sujet est une arme de destruction massive, utilisée sans vergogne par les complotistes d’extrême-droite sur les RS, pour comprendre le piège que cela représente. Pourtant, l’auteur s’en tire avec brio, en décrivant un contexte solide où il extériorise et exorcise ses cauchemars, avec maîtrise et ingéniosité formelle.

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Chronique – Le livre écorné de ma vie, Lucius Shepard

Le livre écorné de ma vie de Lucius Shepard

La lecture, c’est parfois comme l’art contemporain ou la cuisine. On peut reconnaitre le talent, la performance, l’imagination… et ne pas adhérer. C’est exactement mon état d’esprit après la lecture de cette novella, une UHL de plus dans ma biblio, Le livre écorné de ma vie. Après Le Dragon Griaule, où je m’y étais repris à deux fois pour le terminer, il s’agit de ma deuxième lecture de Shepard. À nouveau, je constate avec quel point l’auteur a du talent pour décrire le mal, qu’il soit ordinaire et minablement mesquin, primaire voire atavique ou extraordinaire et mystique.

Comme pour tous les ouvrages de cette collection, on retrouve une couverture superbe et parfaitement en adéquation signée Aurélien Police, en appui d’un texte exigeant, qui méritait d’être promu. La prise de risque est d’ailleurs à saluer, car nous sommes vraiment dans la niche. Le livre écorné de ma vie est un voyage le long du Mékong, en forme d’autobiographie fictive, mais aussi et surtout une glissade volontairement incontrôlée sur les pentes du mal.

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Chronique – Sur la route d’Aldébaran, Adrian Tchaikovsky

Sur la route d’Aldébaran de Adrian Tchaikovsky

Certains achats sonnent comme une évidence. Adrian Tchaikovsky a écrit mon livre favori de 2020, ce petit bijou d’inventivité et de construction qu’est Dans la toile du temps et dont je vous parlerai samedi. Cette novella est la dernière parue dans la collection Une Heure Lumière (dont il s’agira du cinquième retour ici) ; sublimée par la couverture d’Aurélien Police, elle ne pouvait (dé)raisonnablement pas me laisser indifférent. Prétexte supplémentaire, si tant est que j’en avais besoin, c’est une lecture dans le cadre du Challenge Winter Short Stories of SFFF organisé par Célinedanaë.

Le risque était d’attendre beaucoup, peut-être trop, d’autant plus que l’auteur très prolifique a une réputation d’irrégularité. La catastrophe n’a pas eu lieu, bien au contraire. Adrian Tchaikovsky invente un décor de Big Dumb Object, pour écrire un récit d’horreur, sans oublier l’humour.

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Chronique – Les meurtres de Molly Southbourne, Tade Thompson

Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson

J’aime la collection UHL, dont c’est ma 13e lecture (deux tomes sont encore dans la « pile de la honte », c’est à dire la pile des livres en attente de chronique). J’ai aimé ce que j’ai lu de Tade Thompson, à savoir Rosewater T1 et 2, et dont le premier est auréolé du prix Utopiales 2020. La blogosphère, et sûrement la majorité de gens normaux qui préfèrent lire que causer de livres, a aimé Les meurtres de Molly Southbourne. Après plusieurs lectures ardues, j’avais besoin de me réfugier vers une valeur sûre et cette novella était donc parfaite pour ça. Petite inquiétude tout de même, je craignais un récit purement fantastique, assez effrayant, dans une veine Clive Barker par exemple. Alors oui, c’est un récit effrayant (mais probablement pas trop, vu que j’ai tenu alors que je déteste ça habituellement), sanglant et parfois à la limite du gore mais qui développe avec brio la psychologie de son personnage, tout en étant une œuvre de SF. Dans tous les cas, c’est un nouveau coup de cœur pour Tade Thompson.

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Chronique – Le regard, Ken Liu

Le regard de Ken Liu

Pour ce samedi nécromancie, je ressuscite un retour initialement publié sur Facebook en février 2021. Il s’agissait de ma troisième lecture de l’auteur, après l’Homme qui mit fin à l’histoire et La ménagerie de papier.

Je suis très chiant quant à la longueur des livres. Je n’aime pas le trop court, ni le trop long. La collection Une heure Lumière au Bélial a pourtant réussi l’exploit, entre autres choses, de me faire adhérer au format « novella » et propose encore un très bon récit, qui s’insère parfaitement dans la ligne éditoriale.

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Chronique – La ballade de Black Tom, Victor Lavalle

La ballade de Black Tom de Victor Lavalle

Même si le blog n’a qu’un mois, j’avais déjà eu l’occasion de faire mes armes en matière de retours. Certaines chroniques méritent de rester dans les limbes de mes balbutiants débuts mais d’autres vont subir un petit rituel de nécromancie, surtout quand il s’agit de coups de cœur, et d’ouvrages encore disponibles, et seront ressuscitées le samedi. Pour commencer la nécromancie, quoi de mieux qu’un « hommage » à Lovecraft, en contrepoint de la chronique Cochrane VS Cthulhu ? Voici donc le retour sur la Ballade de Black Tom, publiée initialement en février 2021.

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Chronique – Toutes les saveurs, Ken Liu

Toutes les saveurs de Ken Liu

J’avais décidé de rattraper mon retard dans la collection UHL mais je ne pouvais pas résister à un nouveau Ken Liu, après le parfait L’homme qui mis fin à l’histoire, le très bon Le Regard, novellas également éditées dans cette collection, ainsi que la Ménagerie de papier, superbe recueil de nouvelles toujours au Belial ainsi qu’en poche chez FolioSF. Pour une fois, je lis une nouveauté, et je ne le regrette pas du tout. Avec ce texte syncrétique, l’auteur étatsunien qui a grandi en Chine apporte une pierre, voire une graine, supplémentaire à ses réflexions sur l’altérité et la rencontre des cultures.

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