Chronique – Chanter le silence, Cassandra Khaw

Deux moi après Briser les os (chronique ici), la collection RéciFs nous propose la seconde partie de la duologie Persons non grata, dans laquelle Cassandra Khaw poursuit l’hommage et sa revisite de l’œuvre de Lovecraft. Nous retrouvons donc Pearsons, notre privé du premier volume, mais dans une ambiance et une histoire bien différentes, puisqu’il n’en est pas le narrateur.

Avec ce changement de focale, Chanter le silence reprend d’autres thématiques de l’auteur années folles, avec une intrigue qui se rapprocherait davantage des Contrées du rêve, encore plus sensorielle, tout en donnant à nouveau la parole aux opprimés.

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Chronique – Briser les os, Cassandra Khaw

La collection RéciFs des éditions Argyll semble s’être enracinée dans le paysage littéraire SFFF. Si j’en crois les conversations, la collection se… collectionne et les textes en bonne trônent désormais en bonne place sur les étagères et gondoles des nouvelles sorties. Pour ma part, j’ai désormais un peu de retard sur ces publications et j’ai donc décidé de donner priorité au dernier né, tout comme je priorise désormais les « nouveautés » poche en général. Le hasard aidant, je n’avais lu que de la SF chez eux (Foodistan et Re:Start) ; Briser les os est donc le premier texte RéciFs fantastique pour moi. Et il y en aura donc un deuxième, puisqu’il s’agit du premier tome d’une duologie.

C’est un texte qui ressemble d’abord à un polar un brin classique, mais surtout qui dépoussière et rend hommage à Lovecraft, avec une ambiance âpre et brutale, ainsi que cette colère sous-jacente que j’avais déjà sentie dans mes deux lectures précédentes.

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Chronique Saga – Blackwater, Michael McDowell

Paru en feuilleton, à raison d’un tome toutes les deux semaines, Blackwater est un phénomène littéraire… qui dure. Les multiples réimpressions et ruptures, ainsi que la mise en valeur ininterrompue en libraire et grande surface – et l’édition des autres textes de l’auteur ensuite – prouvent que la saga est devenue immédiatement un classique du genre. Même dissimulée dans une collection de littérature blanche, en tout cas non présentée comme relevant de la SFFF, il s’agit bien d’un texte qui appartient aux genres de l’imaginaire, le fantastique plus précisément. S’agissant de surcroit de – superbes – volumes de poche, la chronique s’imposait sur le blog.

Même si en raison de contingences professionnelles – et de refus de m’enfermer dans un cycle – j’ai mis trois ans pour lire l’intégralité des six tomes, j’ai adoré ma lecture. Aussi, pour quelle raison une saga familiale, aux éléments fantastiques extrêmement discrets et parcimonieux, réussit à être un succès grand public d’édition tout en séduisant des lecteurs habitués au genre ?

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Chronique – Terreur, Dan Simmons

Voici un billet publié initialement sur Facebook, en décembre 2019, et que j’exhume dans le cadre d’une semaine consacrée aux mythes froids. Je connaissais alors l’auteur pour son cycle devenu un classique, Hypérion et sa suite, Endymion. Terreur m’avait été conseillé dans le cadre du Cold Winter Challenge. Le résumé m’avait accroché : je l’ai donc acheté et lu immédiatement sans passer par la case PAL. Le bestiau est une brique dépassant les 1000 pages et comme je l’ai lu en 8 jour, on peut en déduire que j’ai aimé. Beaucoup même.

Concernant Simmons, de l’eau a coulé sous les ponts et j’ai découvert ses idées politiques inscrites à l’aide très à droite des Républicains US, au point d’hésiter à republier cette chronique. Pourtant, je n’ai pas perçu d’éléments rhétoriques qui m’auraient dérangé dans ce texte, qui mériterait, de fait, une relecture.

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Chronique – Une cosmologie de monstres, Shaun Hamill

Shaun Hamill est un auteur peu prolifique, pour le moment, avec seulement quelques nouvelles et un unique roman, Une cosmologie de monstres. Celui-ci semble placer la barre très haut puisque Stephen King l’a adoré, c’est même marqué sur la couverture et sur la quatrième, où l’avis dudit King fait fonction de résumé. Faut-il lui faire confiance ?

Même s’il n’est pas exempt de défauts, Une cosmologie de monstres est une très belle réussite pour un premier roman. Il réussit à être effrayant, particulièrement dense et aux accents de saga familiale.

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Chronique – La maison hantée, Shirley Jackson

La maison hantée est considéré comme un des romans fondateurs de l’horreur moderne, culte pour de nombreux lecteurs, et dont l’autrice est adoubée par Stephen King lui-même. Une leçon que je récite parfaitement, sauf que j’ignorais jusqu’au nom de l’autrice il y a encore quelques semaines ; nom découvert, un de plus, grâce au Tag Autrices incontournables en SFFF (donc Vert a fait le bilan sur son blog). Spontanément, je ne serai pas allé vers ce livre car je n’aime pas l’horreur – je déteste avoir peur – et surtout parce la maison hantée me parait être un cliché tellement éculé que je n’achèterais pas un livre dont c’est le ressort principal. Néanmoins, j’aime consolider ma culture et donc lire les œuvres fondatrices, en essayant bien d’avoir cet idée en tête lors de ma lecture.

Mais si La maison hantée est effectivement un récit d’horreur bien mené, dont la maison est peut-être le personnage principal, c’est aussi un récit où la psychologie des personnages est très intéressante. On peut être hanté de plusieurs manières…

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Chronique – Galeux, Stephen Graham Jones

Lire exclusivement du format de poche c’est être contraint à l’attente, voire à l’angoisse – hyperbole – que le livre repéré lors de sa sortie en grand format ne soit finalement jamais publié dans sa version miniature. Galeux faisait partie de ces livres, au point où je commençais sérieusement à ne plus attendre. Il faut dire que Steph, qui a le chic pour identifier ce qui peut me plaire, me l’avait bien vendu. Finalement, c’est dans un Bifrost que j’ai vu l’annonce tant attendue : l’édition poche, chez Pocket, avec en prime une couverture superbe, qui saisit parfaitement l’ambiance du récit.

Marraine avait raison, c’est un roman que j’ai trouvé excellent. Stephen Graham Jones arrive à rendre réaliste, presque crédible, le mythe du garou. Il ne s’agit néanmoins pas d’un récit d’horreur, ou alors juste un peu, mais plutôt d’une plongée dans les Etats-Unis des marges. Le récit se dévore – désolé – grâce à la maitrise et à la plume astucieuse de l’auteur.

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Chronique – Le livre écorné de ma vie, Lucius Shepard

Le livre écorné de ma vie de Lucius Shepard

La lecture, c’est parfois comme l’art contemporain ou la cuisine. On peut reconnaitre le talent, la performance, l’imagination… et ne pas adhérer. C’est exactement mon état d’esprit après la lecture de cette novella, une UHL de plus dans ma biblio, Le livre écorné de ma vie. Après Le Dragon Griaule, où je m’y étais repris à deux fois pour le terminer, il s’agit de ma deuxième lecture de Shepard. À nouveau, je constate avec quel point l’auteur a du talent pour décrire le mal, qu’il soit ordinaire et minablement mesquin, primaire voire atavique ou extraordinaire et mystique.

Comme pour tous les ouvrages de cette collection, on retrouve une couverture superbe et parfaitement en adéquation signée Aurélien Police, en appui d’un texte exigeant, qui méritait d’être promu. La prise de risque est d’ailleurs à saluer, car nous sommes vraiment dans la niche. Le livre écorné de ma vie est un voyage le long du Mékong, en forme d’autobiographie fictive, mais aussi et surtout une glissade volontairement incontrôlée sur les pentes du mal.

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Chronique – Sur la route d’Aldébaran, Adrian Tchaikovsky

Sur la route d’Aldébaran de Adrian Tchaikovsky

Certains achats sonnent comme une évidence. Adrian Tchaikovsky a écrit mon livre favori de 2020, ce petit bijou d’inventivité et de construction qu’est Dans la toile du temps et dont je vous parlerai samedi. Cette novella est la dernière parue dans la collection Une Heure Lumière (dont il s’agira du cinquième retour ici) ; sublimée par la couverture d’Aurélien Police, elle ne pouvait (dé)raisonnablement pas me laisser indifférent. Prétexte supplémentaire, si tant est que j’en avais besoin, c’est une lecture dans le cadre du Challenge Winter Short Stories of SFFF organisé par Célinedanaë.

Le risque était d’attendre beaucoup, peut-être trop, d’autant plus que l’auteur très prolifique a une réputation d’irrégularité. La catastrophe n’a pas eu lieu, bien au contraire. Adrian Tchaikovsky invente un décor de Big Dumb Object, pour écrire un récit d’horreur, sans oublier l’humour.

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Chronique – Les meurtres de Molly Southbourne, Tade Thompson

Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson

J’aime la collection UHL, dont c’est ma 13e lecture (deux tomes sont encore dans la « pile de la honte », c’est à dire la pile des livres en attente de chronique). J’ai aimé ce que j’ai lu de Tade Thompson, à savoir Rosewater T1 et 2, et dont le premier est auréolé du prix Utopiales 2020. La blogosphère, et sûrement la majorité de gens normaux qui préfèrent lire que causer de livres, a aimé Les meurtres de Molly Southbourne. Après plusieurs lectures ardues, j’avais besoin de me réfugier vers une valeur sûre et cette novella était donc parfaite pour ça. Petite inquiétude tout de même, je craignais un récit purement fantastique, assez effrayant, dans une veine Clive Barker par exemple. Alors oui, c’est un récit effrayant (mais probablement pas trop, vu que j’ai tenu alors que je déteste ça habituellement), sanglant et parfois à la limite du gore mais qui développe avec brio la psychologie de son personnage, tout en étant une œuvre de SF. Dans tous les cas, c’est un nouveau coup de cœur pour Tade Thompson.

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