Chronique – L’Âme de l’Empereur, Brandon Sanderson

Je vous ai parlé, en début de semaine, des Maîtres enlumineurs où j’évoquais une parenté assez évidente avec les textes de Brandon Sanderson en raison de la profondeur et originalité des systèmes de magie. Pour étayer mon propos, j’en profite pour exhumer une chronique Facebook, publiée sur le groupe des Mordus de SFFF (venez, l’ambiance y bonne, la bienveillance de mise) en janvier 2021. Il s’agit de l’Âme de l’Empereur un roman court (ou novella) où il est possible de réécrire la réalité des objets ; point d’Enlumineurs, mais des Faussaires. Subtilité sémantique mise à part, les deux romans ont tout de même des ambiances différentes. Je vous laisse vous faire votre avis.

J’ai découvert Sanderson par accident avec Alcatraz (que j’ai bien apprécié) puis les légions de poussière (pas mal) et surtout les Archives de Roshar (j’aime beaucoup). J’avais acheté ce livre pour ma femme qui en gardait un bon souvenir. Je connais donc ses qualités : des systèmes de magie originaux, des histoires et des personnages qui fonctionnent bien. On retrouve ici ces ingrédients pour une bonne surprise, sur ce dernier livre lu en 2020.

Shai est une jeune, mais extrêmement talentueuse Faussaire. Notez la majuscule, car ici le terme a un sens propre. C’est le cœur du livre et du système de magie : elle est capable de réécrire la réalité des objets en altérant subtilement leur essence, grâce à des tampons, tant que cela reste crédible ou conforme au passé de l’objet. Elle est malheureusement capturée lors de son dernier vol… Les figures politiques de l’Empire lui proposent alors un deal : réécrire l’Empereur, laissé catatonique après une tentative d’assassinat. Elle a 100 jours.

Le roman est très court et prend la forme d’un « classique » récit d’évasion. Shai se doute bien qu’il est peu probable qu’elle reste en vie après avoir accompli son œuvre. Sous surveillance, elle doit donc réaliser la mission impossible qui lui est confiée, tout en se préparant une porte de sortie. Mais elle n’est pas qu’une simple faussaire : elle doit étudier et comprendre ce qu’elle transforme, ce qu’elle restaure. Elle se plonge dans le passé de l’Empereur, dans son journal, pour comprendre ce qu’il était, ce qu’il aurait pu être, quitte à se prendre au jeu et à tenter cet exploit, à réaliser une Œuvre.

Je ne ferai pas un retour plus long. Le texte est très court et en dévoiler davantage gâcherait le plaisir. Sanderson nous offre encore des personnages convaincants, un suspense efficace (le compte à rebours est une méthode qui fonctionne bien) et la contradiction qui tiraille Shai : s’enfuir ou réussir. Il interroge aussi sur le statut du faussaire, qui ne se contente pas toujours de simplement copier. J’ai passé un très bon moment et c’est un texte idéal si vous souhaitez découvrir cet auteur.

Vous aimerez  vous aimez la fantasy originale qui fait une belle part aux personnages et à un récit bien mené.

Les +

  • Un personnage féminin réussi
  • Le système de magie
  • Le rythme du récit

Les –

  • Rien pour ce récit. Sanderson, termine tes cycles bordel !!!

Résumé éditeur

La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.

L’Âme de l’Empereur de Brandon Sanderson traduit par Mélanie Fazi, aux éditions Le Livre de Poche (2014, parution VO en 2012), 216 pages.

Prix Hugo 2013 (Novella, Roman court)

7 commentaires sur “Chronique – L’Âme de l’Empereur, Brandon Sanderson

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  1. je n’avais pas lu ce texte de peur que sa brièveté ne convienne pas au style d’un auteur qui aime quand même bien s’étaler. Je vais probablement revoir mon jugement même si je vais peut-être laisser passer un peu de temps vu les ressemblances avec les Maîtres enlumineurs 😅

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