Chronique – Sur Mars, Arnauld Pontier

Voici le deuxième billet pour cette semaine consacrée aux éditions 1115. J’exhume une vieille chronique, publiée alors sur Facebook, en mars 2020. Relire un vieux retour est toujours un exercice intéressant – parfois périlleux – surtout quand il évoque de nombreuses premières fois. Il s’agissait notamment de ma première novella, qui a participé à me faire aimer ce genre (il suffit de regarder cette étiquette sur le blog pour s’en rendre compte), et que j’avais gagné lors d’un concours organisé par Anne-Laure de Chut… maman lit ! Merci à elle.

L’ouvrage raconte donc, tout simplement (mot employé ici de manière non péjorative), les premiers pas de l’homme, et de la femme, sur la planète rouge. C’est tout. Oui mais c’est aussi beaucoup. Il n’y a pas d’éléments d’intrigue, au sens du schéma narratif, pas de péripéties… Mais en fait si. Aller sur Mars, découvrir une planète, est une péripétie, une intrigue en soi. L’auteur rend donc hommage à l’exploration spatiale sans la « désacraliser » en ajoutant des éléments imaginaires. C’est le voyage et l’exploration eux-mêmes qui comptent. L’anonymat du principal protagoniste, la forme – un journal de bord – donnent une impression de documentaire, confirmée par l’extraordinaire rigueur et la documentation amassées par l’auteur. Et pourtant ça n’est pas chiant. On ne tombe pas dans la hard science – pour moi totalement indigeste – d’un des romans de référence, à savoir la trilogie Martienne de Robinson. Car c’est bien écrit tout simplement. Les choix et les descriptions ciselées nous permettent de nous projeter et de visiter Mars en même temps que nos astro/cosmo/spationautes.

Enfin, c’est évidemment un livre – une novella donc – d’amour. L’amour de la famille et aussi, voire surtout,de la science et science-fiction. Sur Mars fourmille de références, plus ou moins cachées, aux récits de Science fiction en général et ceux sur Mars en particulier. On se rend compte à quel point la planète rouge a fasciné, et fascine encore, et comme il doit être difficile d’avoir le « toupet » d’écrire à son sujet aujourd’hui. En effet, c’est mettre ses pas dans ceux de Bradbury, Dick/Verhoeven, Wells… Sans oublier les pères de la littérature française. L’auteur écrit donc une histoire sur Mars, mais aussi un essai sur Mars. Une jolie réussite.

Vous aimerez si vous aimez Mars, les belles écritures, et vous évader le temps de quelques pages.

Les +

  • Un OVNI littéraire et éditorial
  • Didactique mais pas chiant
  • L’amour de l’auteur pour la SF

Les –

  • On aimerait tant que le voyage dure plus longtemps…

Résumé éditeur

Et soudain, c’est l’écrasement. Une pression quatre fois supérieure à la gravité terrestre, qui nous plaque sur la couchette. Je crois mourir. Que mes yeux sortent de mes orbites. Que mon cœur va exploser dans ma poitrine. Et puis, au bout de deux minutes trente, un arrêt brutal, à l’inverse, nous propulse en avant, fait décoller nos épaules, malgré les sangles qui nous attachent. Avec l’arrachement de la coiffe de protection, la lumière nous envahit alors dans un bruit sourd : l’éjection de notre tour de sauvetage.

Tout va bien. Tout se déroule comme prévu. Nous avons survécu au lancement. Le baril de poudre sur lequel nous étions assis n’a pas explosé. Il a rempli sa mission : nous sommes libérés de l’attraction terrestre.

Sur Mars d’Arnauld Pontier, aux éditions 1115 (2019, 128 pages)

3 commentaires sur “Chronique – Sur Mars, Arnauld Pontier

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