Mes deux précédents billets avaient pour objectif de vous faire (re)découvrir les éditions 1115 qui éditent romans et surtout novellas & nouvelles. Ce dernier article aura pour but de mettre un petit coup de projecteur sur leur actualité, et plus particulièrement le financement participatif qui est en cours pour l’abonnement ChronoPages. Point d’objectivité, je me contenterai de vous expliquer pourquoi je suis séduit par ce projet.

Un format poche
La raison d’être de ce blog est de promouvoir le format poche, parfois un peu dédaigné mais qui a pour moi l’intérêt, outre le prix, de permettre un peu de recul vis à vis de la frénésie des sorties et les hypes qui se succèdent et se remplacent. Aussi, une maison d’édition qui se spécialise dans ce format, avec même un format encore plus petit que celui des « grands » pochistes, ne peut qu’avoir ma sympathie. 1115 revendique comme projet éditorial le rôle d' »Agence de voyages littéraires », terme que l’on peut comprendre de deux manières : le voyage de l’évasion, renforcé par les genres de l’imaginaire, intrinsèquement dépaysants, ainsi que par le format qui tient aisément dans une valise, un sac… voire une poche.
Une politique éditoriale
Le format n’est pas le seul critère d’intérêt. L’éditeur revendique aussi de mettre en avant des plumes francophones, déjà connues ou non, autrices comme auteurs. La liste est sur la rubrique joliment nommée « les pilotes », et nul doute que si vous êtes déjà adepte des genres de la SFFF, certains noms vous seront déjà connus. Cette proximité trouve une dimension encore plus concrète dans la volonté de rémunérer davantage ces auteurs et autrices. Je ne suis pas spécialiste du marché et la période n’est pas propice à une augmentation des prix (le marronnier devant l’éternel : payons nous réellement les produits, notamment culturels, à leur juste valeur ?) mais cette démarche que je qualifierais d’équitable fait écho avec ma propre sensibilité.
Un financement participatif
1115 propose d’associer les lecteurs à ces préoccupations en organisant un financement participatif. Si vous n’êtes pas un habitué, il s’agit d’un système où vous payez – soutenez – un projet durant sa conception. Vous choisissez une contribution, c’est à dire un montant de participation et donc ce que vous obtenez en échange ; l’intérêt pour le porteur de projet étant d’obtenir un peu de trésorerie, voire une étude de marché. Ici, il s’agit d’un abonnement (6 mois, un an…) où vous recevrez une nouvelle de 32 pages par mois, à partir de la rentrée 2023. L’éditeur s’engage à équilibrer ce qu’il perçoit avec ce que gagne l’auteur. Concrètement, chaque abonnement rapportera 1€ à chaque auteur. Vous pouvez également choisir des contributions qui ajoutent des « goodies », comme des badges ou cartes postales. Enfin, il y a un système de palier : plus le montant global récolté est important, plus y a de bonus. Par exemple, si la levée est supérieure à 9200€ (palier 5), il y aura des textes supplémentaires tous les semestres.
Le financement participatif n’a pas toujours bonne presse – surtout pour celles et ceux comme moi qui achètent des jeux – mais il s’agit ici d’une ME qui est installée et qui maitrise déjà toute la chaine logistique de l’édition. 1115 a déjà édité des nouvelles dans ce format là, il n’y a donc pas grand chose à inventer (mais à écrire probablement). Le recours au financement participatif n’est pas pour éditer, mais pour garantir un modèle d’édition. Au moment où j’écris ces lignes, la campagne est déjà un succès, le premier palier (les 100%) étant atteint.
Et des nouvelles
L’éditeur affirme que le format de la nouvelle est étroitement lié à l’histoire de l’imaginaire. En effet, ces récits trouvaient notamment leur place dans des magazines dédiés à ces genres depuis très longtemps. Il suffit de citer quelques pères comme Lovecraft, Howard, Asimov… En France, les magazines qui traitent des littératures de l’imaginaire intègrent des nouvelles dans leurs revues. Les éditeurs continuent à publier anthologies et autre recueils : j’ai entendu un traducteur français dont je tairai le nom (mais dont vous pouvez retrouver une ITW sur le blog) dire : « le format de la SF, c’est la nouvelle ! » J’aime ici l’originalité d’imprimer des livres qui n’en contiennent qu’une seule (reste à ranger ça en bibliothèque), et que vous pourrez prêter facilement en disant « la SFFF, c’est ça ! ».
Point important : les nouvelles que nous recevrons à partir de septembre 2023 seront inédites. Cependant, j’avais envie pour conclure d’évoquer la qualité des textes. Je suis donc aller chercher les auteurs et autrices que je connaissais (et dont j’apprécie ce que j’ai lu) pour vous proposer quelques retours de la blogosphères sur leurs textes parus chez 1115. J’espère que cela vous donnera envie…

Bob, textile futé – Luce Basseterre
Vous pouvez changer de peau, changer de style, revoir toute votre garde-robe ou endosser de nouveaux costumes. Ou vous pouvez aussi laisser faire Bob. Bob peut tout changer pour vous, il peut vous transformer, littéralement. Mais attention, Bob ne connaît pas ses limites. Et si, un jour, il allait trop loin ?
Steph en parle sur Outrelivres, et c’est un « régal » pour elle.
Le roi de la clairière – David Bry
Ce n’est pas une, mais deux nouvelles que nous propose ici David Bry. Deux bijoux comme deux paraboles fantastiques qui entrent en résonance avec notre monde, pour mieux en révéler ses fonctionnements. Et ses dysfonctionnements.
Sabine est « ravie de ces deux lectures » sur Fourbis & Têtologie.


La Machine différente – Jean-Laurent Del Socorro
Destination : L’atelier d’Ada Lovelace et de Charles Babbage, à Londres, première moitié du XIXe siècle. Une machine vient de voir le jour. Une machine que Charles veut aussitôt débrancher. Ada s’y oppose. Cette machine est unique en son genre. Mais en quoi est-elle si différente ? Et quel sort peut attendre une machine si spéciale, à l’ère du romantisme et de la révolution industrielle ?
Un « sans-faute » pour Une Bulle de Fantasy.
Les Tiges – Thomas Geha
Avec « Les Tiges », Thomas Geha nous emmène sur la Station Terre, où ce qui reste d’humanité vit en symbiose avec une espèce extraterrestre. À ceci de particulier que l’espèce en question n’est ni zoomorphe, ni humanoïde, et que la relation qui les unit aux Hommes n’est pas sans conséquence pour ces derniers. Loin s’en faut !
De l’importance de bien connaître – et comprendre – ses alliés, surtout quand ils viennent d’un autre monde.
« Fascinant » pour Lorhkan

Toutes les informations utiles sont sur la page Ulule de ChronoPages. Personnellement, j’en ai pris pour un an… J’ai hâte d’être en septembre et j’espère bien vous faire les retours au fur et à mesure des réceptions.
En bonus, j’en profite pour vous signaler la vidéo du live organisé par DoctriZ sur Twitch ; au programme : une interview des éditions 1115 et bien sûr toutes les informations utiles concernant ChronoPages. Jetez-y un œil, c’est fort intéressant ! C’est accessible en cliquant >>par ici<<.

J’aime beaucoup leur idée dabonnement! Ils ont de très chouettes textes en plus 😊
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Oui 🤩
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