Chronique – Le sang des immortels, Laurent Genefort

Je poursuis la semaine consacrée à Laurent Genefort, avec cette fois-ci Le sang des immortels, qui était pour moi le premier contact avec l’auteur ; c’est aussi un texte relativement ancien, qui date de 1997 et publié à l’époque dans la mythique collection Fleuve noir. Il s’agit d’une chronique publiée initialement sur Facebook, en mai 2020 et le livre m’avait été chaudement recommandé par Arnauld Pontier.

Au premier abord, il s’agit d’un roman de SF court – proche de la novella – que l’on pourrait ranger dans la case « planet opera ». L’intrigue tourne autour de cinq personnages, quatre étrangers et leur guide. Ils sont en quête du Drac, une puissante créature tapie au fond de la forêt, et dont le sang donnerait l’immortalité. En fait , il y a réellement un personnage de plus, la forêt nommée la Marésleva, tant elle est omniprésente et décrite avec précision. L’auteur a d’ailleurs une extraordinaire imagination pour décrire cet environnement hostile, ses reliefs, la faune et la flore et leur donner des noms particulièrement bien trouvés. Le contexte plus général est extrêmement classique : corporations, portes laissées par une race ancienne, remplacements cybernétiques, armures de combat… On sent clairement le « vieux » routard de la SF et l’inscription dans les éléments classiques. C’est un choix intéressant car cela met en relief les éléments originaux du récit. Dès les premières pages, le décor et les personnages, très typés, archétypaux mêmes, sont posés. Le protagoniste le plus profond est le guide et c’est aussi le narrateur de l’histoire, à la première personne, ce qui met les autres personnages à distance. Le tout dans une ambiance qui louche régulièrement vers le pulp (la scène du toboggan…)

Mais au second abord, le livre va plus loin que la simple aventure. Les figures du prêtre, du soldat, du chasseur, de l’anthropologue rappellent les figures de l’exploration des terres inconnues de la Terre, confrontées à un environnement considéré comme hostile. Chacun cherche l’immortalité à sa manière, par la gloire ou d’autres moyens (no spoil). La présence d’autres groupes : des rebelles, des indigènes, donne une ambiance amazonienne et dresse le gradient des sociétés, mais sans manichéisme. Enfin, le nom de la créature recherchée, le Drac, rappelle nécessairement le Dragon, créature de l’immortalité par exemple… Beaucoup de maîtrise donc, dans l’écriture et aussi dans l’usage codes du genre. Un très bon moment.

Vous aimerez si vous aimez la SF efficace, dense, et les décors dépaysants.

Les +

  • Les décors
  • L’usage de l’imaginaire et des codes de la SF, tout en restant original
  • Le dénouement

Les –

  • Un déséquilibre dans les personnages

Résumé éditeur

Ils sont quatre : Affer le mercenaire, Nemrod le chasseur fortuné, Joker l’ancien prêtre et Liaren l’anthropologue. Quatre aventuriers venus sur ma planète pour traquer le Drac, cet être légendaire dont le sang offrirait l’immortalité. Quatre chasseurs… et moi, leur guide, qui prendrais bien la poudre d’escampette si la prime n’était pas aussi alléchante! Chacun a ses motivations, chacun a ses secrets.
Pour réussir notre expédition, il nous faudra affronter la Maréselva, la forêt qui ne fait qu’un avec l’océan, et ses mystères : des rebelles autonomistes, une flore hostile, une faune sauvage et peut-être, au bout de l’enfer, le Drac.

Le sang des immortels de Laurent Genefort, illustration de couverture de Pierre Droal, aux éditions FolioSF (première édition en 1977, Fleuve noir, présente édition de 2019), 272 pages.

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