Chronique – Un Pont sur la brume, Kij Johnson

Chronique publiée initialement sur Facebook en décembre 2020. Une novella qui m’a été conseillée par Anne-Laure : voulant découvrir la collection aux sublimes couvertures, je lui avais demandé de me conseiller deux titres. Il s’agit donc de la seconde lecture, après l’excellent L’homme qui mis fin à l’histoire. Et je vais finir par croire que mes goûts sont assez transparents.

L’univers est très minimaliste, quelque part entre Fantasy et SF. Un empire coupé en deux par un fleuve de brume, dont le lit est peuplé de mystérieux géants. C’est tout et c’est tant mieux. Ici, point de vaste world building où la création d’un univers est parfois une fin en soi, aux détriments de l’intrigue ou des personnages ; mais un récit profond et intimiste.

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Chronique – Un long voyage, Claire Duvivier

Il y a des lectures que l’on repousse longtemps, pour moult raisons, bonnes ou mauvaises. J’ai d’abord offert Un long voyage à mon épouse, qui a mis longtemps à le lire car c’est « looooooooong » – la faute au manque de dragons sans doute. Il y a ensuite les nombreux retours, pour l’essentiel dithyrambiques, qui déclenchent parfois chez moi un esprit grotesque et immature de contradiction. Puis vient le moment où l’on se rend compte, par exemple, que les lectures de cette année sont très masculines et anglosaxonnes et qu’équilibrer ça serait une bonne chose. Ou que c’est tout simplement le bon moment.

Lecteur ou lectrice, tu ne trouveras dans cette chronique aucune originalité. Je vais ajouter des louanges aux louanges. Un Long voyage est un des romans les plus beaux qu’il m’ait été donné de lire. En étant froidement analytique, je dirais que c’est un roman complet : une très jolie plume, un univers antique doucement esquissé avec sa part de mystères, et surtout un beau texte sur le temps qui passe. Je t’emmène.

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Chronique – American Elsewhere, Robert Jackson Bennett

Après Les maitres enlumineurs et Vigilance, je continue à remonter un peu dans le temps de l’œuvre de Robert Jackson Bennett. Voici la chronique d’un coup de coeur, publiée initialement sur Facebook en juin 2021. Pour la petite histoire, l’idée du blog était déjà bien avancée et j’avais peu ou prou trouver la manière dont je voulais écrire mes chroniques.

Ce roman a d’abord été traduit en France chez Albin Michel Imaginaire et les très bons retours des réseaux et de la blogosphère avaient entrainé l’ajout en « wish list ». La sortie en poche, alors que les Maitres Enlumineurs du même auteur triomphent, puis une proposition de lecture croisée ont formé un ascenseur de PAL fulgurant. L’illustration, la 4e de couverture ou encore les commentaires laissaient entrevoir de belles promesses ce qui est toujours risqué ; pourtant rarement un livre les aura autant tenues. Bienvenue chez les Desperate Housewives façon Lovecraft.

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Chronique – L’Âme de l’Empereur, Brandon Sanderson

Je vous ai parlé, en début de semaine, des Maîtres enlumineurs où j’évoquais une parenté assez évidente avec les textes de Brandon Sanderson en raison de la profondeur et originalité des systèmes de magie. Pour étayer mon propos, j’en profite pour exhumer une chronique Facebook, publiée sur le groupe des Mordus de SFFF (venez, l’ambiance y bonne, la bienveillance de mise) en janvier 2021. Il s’agit de l’Âme de l’Empereur un roman court (ou novella) où il est possible de réécrire la réalité des objets ; point d’Enlumineurs, mais des Faussaires. Subtilité sémantique mise à part, les deux romans ont tout de même des ambiances différentes. Je vous laisse vous faire votre avis.

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Chronique – Vision aveugle, Peter Watts

J’aime la SF, mais pas la Hard SF. Je trouve souvent que ce sont des textes ardus, en raison de descriptions et précisions scientifiques très poussées, en tout cas trop pour moi, et surtout d’une assez grande froideur. On pourrait – à raison – me rétorquer les arguments habituels mais valables d’ordre quantitatif ou qualitatif : je n’en aurais pas lu assez, et/ou pas les bons. Un peu comme les choux de Bruxelles. Néanmoins, il m’arrive – parfois – de reconnaitre ma mauvaise foi et – adverbe légèrement supérieur à parfois – d’écouter les conseils de personnes triées sur le volet, en l’occurrence Steph et Vincent. Ils me connaissent bien et ne se sont pas trompés.

Pourtant, il y avait un risque. Mon premier (et unique) contact – désolé – avec Peter Watts était sa nouvelle nommée Collateral parue dans le Bifrost 108 et que j’ai détesté, l’auteur rejoignait Chiang et Egan dans ma liste « plutôt manger des choux de Bruxelles que relire ». Pourtant, une histoire de premier contact, la présence d’un vampire et un titre extrêmement intriguant m’ont convaincu de changer d’avis. Et, même s’il s’agit effectivement d’un fichu roman de hard SF parfois complexe, c’est un roman qui n’a rien de froid et dont la réflexion est d’une remarquable et intelligente densité. Bref, j’ai aimé.

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Chronique – Sur Mars, Arnauld Pontier

Voici le deuxième billet pour cette semaine consacrée aux éditions 1115. J’exhume une vieille chronique, publiée alors sur Facebook, en mars 2020. Relire un vieux retour est toujours un exercice intéressant – parfois périlleux – surtout quand il évoque de nombreuses premières fois. Il s’agissait notamment de ma première novella, qui a participé à me faire aimer ce genre (il suffit de regarder cette étiquette sur le blog pour s’en rendre compte), et que j’avais gagné lors d’un concours organisé par Anne-Laure de Chut… maman lit ! Merci à elle.

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Chronique – Les tiges, Thomas Geha

Vous lisez le premier des trois billets que je consacrerai cette semaine aux éditions 1115, spécialisées dans le très petit format. C’est à se demander pourquoi je n’en ai pas parlé plus tôt. Manque corrigé : il me fallait un peu de temps et l’opportunité.

Cette chronique de la nouvelle Les tiges me permet de rattraper également un autre retard par , puisqu’il s’agit de mon premier texte de Thomas Geha, auteur français important à plus d’un titre : auteur donc, mais aussi éditeur, organisateur d’évènements, et j’en oublie certainement. Avec cette nouvelle, il prouve avec talent que l’on peut écrire un texte très dense, véritable expérience de pensée propre à la SF, d’une grande efficacité par son rythme et les émotions qu’il procure. Une réussite.

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Chronique – Symphonie atomique, Etienne Cunge

J’aime la SF car elle est une expérience de pensée, un « et si » qui nous fait rêver ou espérer – parfois – et qui nous met aussi en garde – souvent. Je suis également un anxieux chronique, anxiété alimentée jusqu’à la nausée par l’actualité, qu’elle soit climatique ou géopolitique. Masochiste également puisque le solastalgique que je suis se complait à lire des récits post/pré-apocalyptiques ou dystopiques et que ma profession ne me permet pas de faire l’autruche quant à ce futur joyeux qui attend mes enfants et ceux avec qui je travaille…

Ce petit topo autocentré a pour but de présenter Symphonie Atomique, d’Etienne Cunge, qui anticipe un futur où l’humanité doit affronter l’apocalypse environnementale qu’elle a provoqué et dont l’ego se mesure encore par la capacité à porter le feu nucléaire. C’est aussi un roman construit comme un blockbuster (ne voir ici aucune idée péjorative) d’une grande efficacité, mais qui porte également en germe un soupçon – petit – d’espoir. Un coup de cœur que j’ai détesté adorer.

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Chronique – Chroniques du Pays des Mères, Elisabeth Vonarburg

J’exhume une chronique de 2020, alors une lecture dans le cadre du #PIF2020, et qui correspondait au défi de lire une auteure francophone, mais pas de nationalité française. Ce nom avait été cité plusieurs fois et le résumé est accrocheur, d’autant plus qu’il s’agissait d’un classique à découvrir. A l’époque, il est sorti chez Mnémos (j’adore le travail éditorial de leurs éditions) et est depuis sorti en poche chez FolioSF : il a donc toute sa place sur le blog.

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Chronique – After®, Auriane Velten

En ce moment, quand je choisis un livre, voici les critères – autre que le presque impératif format poche – qui conditionnent mes choix : une préférence pour la SF, un one shot (trop de cycles en cours), une autrice, une écriture en français et bien évidemment une quatrième qui me parle. Quand tous ces critères sont réunis, ce qui est (trop) rare au regard de la quantité de sorties, le livre passe en priorité dans ma wish list puis au sommet de la PAL avec comme corollaire le risque d’une déception proportionnelle à cette priorité. Recevoir le prix Utopiales 2021 est bien sûr un facteur d’attente supplémentaire.

Aucune déception pour moi, bien au contraire. Avec After®, Auriane Velten signe un premier roman d’une excellente facture : un univers post-apo qui se dévoile petit à petit, des mystères et rebondissements, sans oublier les interrogations que permet de poser la SF.

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