Puisque je consacre cette semaine aux grosses bestioles de l’espace, après Barbares, voici un billet publié initialement sur Facebook, en novembre 2019, consacré à La débusqueuse de mondes de Luce Basseterre.
Roman acheté à l’époque où j’avais peu de contacts avec les blogs et où je suivais assez peu les avis. Ici, la 4e de couverture et l’envie de découvrir une autrice française de SF ont été décisives. Et je ne l’ai pas regretté, c’est un très bon livre. Relire ces chroniques me permet aussi de mesurer le chemin parcouru en terme de découvertes et de goûts…
Comme le titre l’indique, un des personnages principaux est une « débusqueuse de mondes » appartenant à une race semblable à nos batraciens. Elle explore l’espace et trouve des planètes qu’elle « ensemence », c’est à dire qu’elle y insuffle la vie. Ces mondes sont ensuite vendus à diverses races qui en général se cherchent un nouveau foyer. Son vaisseau est un squale de l’espace, modifié pour transporter des êtres vivants et dotée d’une intelligence artificielle. Ce n’est pas un simple moyen de transport, c’est un personnage à part entière dont on apprend le passé douloureux et doté d’un sacré caractère. Notre duo devient trio quand ils sauvent un esclave humain échoué sur un planète, seul survivant de son équipage, et beaucoup plus intelligent qu’il n’y parait.
L’auteure reprend les codes du Space Opéra sans tomber dans ses travers. Il s’agit d’un roman à plusieurs points de vue – ceux des trois personnages – mais sans tomber dans le travers du roman choral à X protagonistes (comprendre X = trop) sans liens à priori et qui ne croisent qu’au 3e quart du bouquin… Là, cela permet surtout de comprendre les émotions et actions de chacun et de créer de la tension. Les héros sont typés, marquants, sans être caricaturaux ou irritants. Il y a également des enjeux forts, autour surtout de la question des mondes où nous naissons, la manière de s’en occuper, se les partager puis les quitter… Sans pour autant tomber dans un prêchi-prêcha ésotérique. L’humour dédramatise aussi mais permet de créer le contraste avec des passages plus « durs ». Enfin, j’ai une sympathie particulière pour Koba, le vaisseau-squale. Ne me demandez pas pourquoi, j’ai toujours été fasciné quand la SF nous propose des créatures qui vivent dans le vide comme on peut en voir dans Star Wars ou Voltron (on a les références qu’on a…). Cela m’a fait penser aux baleines que l’on voit dans la Caste des Métabarons de Jodowrosky. A quelques reprises j’ai pensé à Dune (il y a une référence au désert et à l’eau) et au côté coloré et foisonnant des romans de Jack Vance. Il y a pire comme références, surtout pour moi.
Une belle réussite. Une fois n’est pas coutume j’ai même trouvé ça trop court (d’habitude, j’enlèverai bien 20% de certains bouquins). Comprendre les actions ou le point de vue des antagonistes ne m’aurait pas dérangé mais je comprends totalement la démarche de Luce. Quand on en veut encore, c’est qu’on a aimé. J’espère une suite, une préquelle ou un spin’off [sorti depuis : Le chant des Fenjicks].
Les +
- Rythmé
- Des personnages réussis
- Une idée de base originale et bien traitée
- Pas de love interest !!!
Les –
- J’en aurais aimé plus (mais est-ce un défaut ?)
Résumé éditeur
À bord de son cybersquale nommé Koba, D’Guéba, une créature aux allures de grenouille, parcourt l’espace à la recherche de planètes abandonnées qu’elle pourra terraformer puis revendre. D’Guéba est une experte, elle est débusqueuse de mondes.
Alors qu’elle explore l’un de ces mondes dans l’espoir de se l’approprier, D’Guéba fait la connaissance d’Otto, un Humain, seul survivant du crash du vaisseau dans lequel il était esclave pourvoyeur de rêves. Bavard, pot de colle et a priori doté d’une intelligence limitée, Otto s’invite à bord de Koba.
Alors que la batracienne a bel et bien l’intention de se débarrasser de ce passager gênant dans le spacioport où elle pense conclure une affaire, les évènements ne vont finalement pas se dérouler comme prévus…
Dans cette histoire narrée tour à tour par ses trois personnages principaux et non sans humour, Luce Basseterre nous emmène à la rencontre d’êtres étonnants et de mondes aussi riches que diversifiés.
La débusqueuse de mondes de Luce Basseterre, aux éditions Le Livre de Poche (présente édition en 2019), 384 pages.

J’avoue que le côté batracien m’intrigue bien 😆🤭
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Le texte fourmille d’idées originales 😜
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J’adore ça quand c’est original !
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Je t’avoue que j’ai un faible pour les vaisseaux qui sont des personnages à part entière.
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Moi aussi j’aime bien. Et je pense qu’on serait encore mieux servi dans Le chant des Fenjicks 😊
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