Chronique – Cuirassés, Adrian Tchaikovsky

Avec Cuirassés, c’est la troisième fois que l’auteur britannique est édité dans la collection de novellas Une heure Lumière. Il appartient à mon panthéon personnel des auteurs de SF, avec des textes caractéristiques mais toujours différents, avec sa prose acérée, tout particulièrement ici.

C’est dire si j’attendais ce texte avec impatience, toujours fasciné par les robots et les méchas – on ne se refait pas – ainsi que la promesse formulée par la quatrième de couverture. J’imaginais quelque chose lorgnant vers Le vieil homme et la guerre de Scalzi, mais avec un texte peut-être plus réaliste, n’étant pas un SpaceOp. Et en effet, Tchaikovsky s’inspire de l’Histoire pour son texte et nous propose un contexte géopolitique tendu, qui rappelle la Guerre Froide, et où la distinction entre les forces en présence devient extrêmement floue, tout en multipliant les références à l’histoire de la SF.

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Chronique – Chanter le silence, Cassandra Khaw

Deux moi après Briser les os (chronique ici), la collection RéciFs nous propose la seconde partie de la duologie Persons non grata, dans laquelle Cassandra Khaw poursuit l’hommage et sa revisite de l’œuvre de Lovecraft. Nous retrouvons donc Pearsons, notre privé du premier volume, mais dans une ambiance et une histoire bien différentes, puisqu’il n’en est pas le narrateur.

Avec ce changement de focale, Chanter le silence reprend d’autres thématiques de l’auteur années folles, avec une intrigue qui se rapprocherait davantage des Contrées du rêve, encore plus sensorielle, tout en donnant à nouveau la parole aux opprimés.

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Chronique – Briser les os, Cassandra Khaw

La collection RéciFs des éditions Argyll semble s’être enracinée dans le paysage littéraire SFFF. Si j’en crois les conversations, la collection se… collectionne et les textes en bonne trônent désormais en bonne place sur les étagères et gondoles des nouvelles sorties. Pour ma part, j’ai désormais un peu de retard sur ces publications et j’ai donc décidé de donner priorité au dernier né, tout comme je priorise désormais les « nouveautés » poche en général. Le hasard aidant, je n’avais lu que de la SF chez eux (Foodistan et Re:Start) ; Briser les os est donc le premier texte RéciFs fantastique pour moi. Et il y en aura donc un deuxième, puisqu’il s’agit du premier tome d’une duologie.

C’est un texte qui ressemble d’abord à un polar un brin classique, mais surtout qui dépoussière et rend hommage à Lovecraft, avec une ambiance âpre et brutale, ainsi que cette colère sous-jacente que j’avais déjà sentie dans mes deux lectures précédentes.

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Chronique – Le dernier des aînés, Adrian Tchaikovsky

J’aime la collection Une Heure Lumière, j’aime Adrian Tchaikovsky, auteur fort sympathique de surcroit, rencontré aux Utopiales 2024 : l’achat de cette novella était donc évident. Les aléas de la PAL font que le titre a ensuite un peu végété et c’est le hasard d’un billet de blog, celui d’Albédo en l’occurrence – et dont je me réjouis du retour – qui m’a donné envie de l’en extraire. Compte tenu de l’auteur et de la chronique dithyrambique, j’en attendais beaucoup, et je n’ai pas été déçu.

Avec Le dernier des aînés, l’auteur britannique revisite un thème classique de la SF : le décalage des civilisations dans un contexte d’expansion de l’humanité dans l’univers. Mais il fait ça très bien, par un texte qui allie avec talent fond et forme, et qui nous livre par la même occasion deux personnages principaux, que tout pourrait opposer, mais finalement pas si différents que ça.

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Chronique – L’orage qui vient, Louise Mey

La figure du loup-garou est parent pauvre ma bibliothèque. Ce n’est pas pour autant une figure que je mais il est peu présent dans les collections imaginaires qui m’intéressent – je ne lis peu ou pas d’Urban Fantasy et toutes ses déclinaisons. Peut-être moins séduisant ou ambivalent que le Vampire, l’image qui leur colle aux pattes est celle d’une créature qui perd tout contrôle à la pleine lune, primaire, brutale. Mais c’est aussi un être dual, ambigu, toujours sur le fil du rasoir, quasi symbole de la dialectique nature/culture.

C’est cette direction qu’a explorée Louise Mey dans L’orage qui vient, texte hybride entre post-apo et fantasy, qui articule féminisme et respect de l’environnement à travers la figure de Mila, jeune louve-garou. Un texte court mais percutant, que j’ai beaucoup aimé.

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Chronique – Re:Start, Katia Lanero Zamora

La collection RéciFs lancée par les éditions Argyll – avec un F majuscule comme Féminisme – continue de tracer son sillon dans le paysage éditorial français, et contribue à y ancrer un peu plus le format de la novella, ainsi qu’un engagement plus que jamais nécessaire.

Re:Start pourrait être le porte-étendard de cette ligne éditoriale et le ton est donné dès l’avertissement annoncé en première page. L’autrice décrit avec acidité l’avènement d’une firme transnationale 3.0, véritable projet dystopique aux dérives sectaires qui s’appuie les possibilités offertes par les dernières technologies et où les femmes deviennent leurs propres bourreaux.

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Chronique – À lire à ton réveil, Robert Jackson Bennett

Je ne vous refais pas l’historique du moi de mai au Bélial, tout est sur le billet de la semaine dernière consacré à l’excellent Défense d’extinction. J’ajoute tout de même que l’achat d’À lire à ton réveil se justifiait d’une part par la nécessité – si tant est qu’un achat de livre puisse être nécessaire – d’un second volume de la collection pour obtenir le précieux hors-série , d’autre part et surtout pour son auteur, puisque Robert Jackson Bennett est peut-être le seul dont j’achète tout ce qui est traduit – enfin, édité en poche, faut pas pousser ou faire de la concurrence à Scalzi.

Cette novella est, si j’en crois la page Wikipédia de l’auteur, un de ses premiers textes. Aussi je me demande si une traduction était nécessaire – si tant est… – car ce texte fantastique est un condensé des défauts, tout du moins à mes yeux, de Bennett, mais qu’il a aussi de solides arguments pour se défendre, notamment par sa manière d’aborder le genre fantastique.

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Chronique – Défense d’extinction, Ray Nayler

Comme tous les mois de mai – d’ailleurs, pourquoi mai ? – les éditions Le Belial lancent l’opération Une Heure Lumière avec l’édition d’un Hors-Série, catalogue de luxe, offert pour l’achat de deux volumes de ladite collection. L’occasion donc de continuer à faire le fan boy de base et à aligner les jolis numéros sur les étagères, tout en jetant les ignobles bandeaux rouge, et surtout de prolonger l’exploration de la prose de certains auteurs… ou en découvrir de nouveaux.

En l’occurrence, Défense d’extinction est mon premier texte de Ray Nayler, et il m’a été vivement conseillé – avec sa délicatesse habituelle – par le Maki ; oui, je fais dans l’animalier. Je sais être reconnaissant et le remercie donc d’avoir un peu hâté cette lecture car c’est un bijou de SF : l’auteur réussit l’exploit d’écrire une vraie histoire avec ses péripéties, qui plus est un texte choral, dans un format restreint, tout en abordant de très nombreuses thématiques, dont l’amour et la mémoire. Rien que ça. Premier Nayler donc, mais pas le dernier, certainement.

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Chronique – L’âme du chien, Antoine Ducharme

Il m’arrive d’être sarcastique quant au cynisme de certaines maison d’éditions qui éditent, rééditent, encore et encore, les mêmes textes et mêmes auteurs. J’y revendique volontiers une part de mauvaise foi, d’autant plus que je n’ai pas une entreprise à faire vivre, alors je salue aussi les prises de risques, et encore davantage pour un genre aux codes bien établis, voire sclérosés.

L’âme du chien d’Antoine Ducharme est une novella qui tranche. Un univers à peine esquissé qui flirte avec les mythes fondateurs, entre réflexions sur l’héroïsme et le destin, avec une plume que ne renierait pas un aède – enfin, qui eux n’utilisaient pas de plume, mais qui récitent.

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Chronique – Foodistan, Ketty Steward

Le format des novellas, ou romans courts, semble rencontrer de plus en plus de succès. Entre la collection Une Heure Lumière du Bélial, celles éditées chez l’Atalante, au Passager Clandestin ou encore 1115, le choix ne manque pas. J’ai découvert lors des Utopiales 2024 cette nouvelle venue, la collection RéciFs, lancée la même année par les éditions Argyll. Un F majuscule comme Féminisme : la ligne éditoriale de la collection propose des textes d’autrices – engagées – et la charte graphique a été confiée à Anouck Faure. Entre ces éléments d’unité et les numéros de tranche, j’y vois une reprise de la recette UHL, et je m’en réjouis.

Foodistan n’est pas le premier de la série (il porte le numéro 3) mais celui dont la Quatrième m’a le plus intrigué sur le moment. Un texte post-apo, basé sur le thème de la ressource alimentaire et prenant place en France, promettait une vraie originalité. Promesse tenue dont j’ai aimé l’inventivité, ce nouveau monde imaginé et le miroir qu’il nous tend, même si j’ai été un peu décontenancé par l’absence du classique schéma narratif. Chronique 100% sans jeux de mots ou figures de style alimentaires.

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