Chronique – Le dernier des aînés, Adrian Tchaikovsky

J’aime la collection Une Heure Lumière, j’aime Adrian Tchaikovsky, auteur fort sympathique de surcroit, rencontré aux Utopiales 2024 : l’achat de cette novella était donc évident. Les aléas de la PAL font que le titre a ensuite un peu végété et c’est le hasard d’un billet de blog, celui d’Albédo en l’occurrence – et dont je me réjouis du retour – qui m’a donné envie de l’en extraire. Compte tenu de l’auteur et de la chronique dithyrambique, j’en attendais beaucoup, et je n’ai pas été déçu.

Avec Le dernier des aînés, l’auteur britannique revisite un thème classique de la SF : le décalage des civilisations dans un contexte d’expansion de l’humanité dans l’univers. Mais il fait ça très bien, par un texte qui allie avec talent fond et forme, et qui nous livre par la même occasion deux personnages principaux, que tout pourrait opposer, mais finalement pas si différents que ça.

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Manga – Gachiakuta, Kei Urana

Les mangas peuvent avoir une deuxième vie, un sursaut de succès, et notamment quand une adaptation en anime fait suffisamment de bruit pour faire réémerger un titre. Le nombre mangas – ainsi que leurs cousins – édités est démentiel et il est difficile de suivre, surtout quand on est pas un spécialiste, et encore davantage de séparer le bon grain de l’ivraie.

Les vacances et les abonnements à diverses plateformes forment un cocktail idéal pour découvrir quelques pépites. Ici, il s’agit de Gachiakuta, qui est un shonen – donc segmenté pour un public plutôt jeune – et dont le premier épisode nous a donné, à fiston et moi-même, envie de découvrir la version papier. C’est un titre qui se démarque par son une identité graphique marquée, des thèmes ancrés dans notre époque, le tout mené par Kei Urana, un mangaka qui sait donner du rythme et prendre son temps.

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Chronique – La brume l’emportera, Stéphane Arnier

Un mois après avoir chroniqué L’âme du chien d’Antoine Ducharme, je reste dans une fantasy française qui s’éloigne – et c’est une bonne chose – des clichés du genre, pour un roman qui était sorti également chez Mnémos en grand format. De nouveau un one shot, une absence d’elfes, nains ou autres dragons, et même un univers qui n’est plus tout à fait médiéval, au sens européen du terme. J’apprécie ce renouvellement, d’autant plus que Stéphane Arnier vient du jeu de rôle, hobby qui puise, et co-entretient, les mêmes habitudes ou scories que le « med fan » classique.

La brume l’emportera a une ambiance de fin du monde, ou de renouveau. C’est un texte initiatique qui s’appuie sur un autre cliché : celui de la rencontre et alliance improbable, presque contre nature. Nos héros devront, au fur et à mesure qu’ils tissent des liens, apprendre à accepter le passé… et l’avenir.

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La trilogie du samedi – Les Maitres enlumineurs, Robert Jackson Bennett

Il y a un peu d’un an, alors que l’idée de cette rubrique régulière commençait à germer, je vous avais proposé une chronique du premier tome, éponyme à la trilogie. Le dernier tome étant sorti en poche il y a peu – alors qu’Albin Michel imaginaire réitère le succès avec une seconde trilogie de l’auteur – il est temps d’écrire ce billet pour faire une présentation d’ensemble. J’ai apprécié la lecture de ce cycle, remarquablement cohérent dans sa construction, avec un Robert Jackson Bennett qui sait clairement où il nous mène, dès sa première ligne.

Je conserve la même structure pour cette rubrique, et donc une présentation du cycle dans son intégralité, tout en évitant au maximum de spoiler : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité. Avec Les Maitres enlumineurs, et après American Elsewhere et Vigilance, Bennett montre qu’il sait tout faire.

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Chronique – Warbreaker, Brandon Sanderson

Il y a des auteurs avec lesquels on est jamais déçu, et Brandon Sanderson est de ceux-là. Il y a certes un côté recette bien rodée, mais il sait nous surprendre à chaque fois, avec suffisamment d’originalité dans la constance. J’avoue avoir aussi une relation un peu ambiguë avec l’auteur, celle du lecteur angoissé qui prend de l’âge et qui réalise qu’il n’aura jamais le temps de tout lire, et qui de surcroit voit sa mémoire devenir celle d’un poisson rouge atteint d’Alzheimer.

Warbreaker fait partie de sa Grande Œuvre, le Cosmère, mais reste surtout un one shot. J’ai de nouveau été fasciné par ses talents de world building toujours orientés très High Fantasymy bad pour tous ces anglicismes – mais qui n’écrase par ses personnages, avec toutefois une pointe de déception quant à la maitrise du rythme de cette brique de quasi 1000 pages.

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Samedi BD – Tower Dungeon, Tsutomu Nihei

Il suffit de peu de choses pour qu’un manga – ou un livre en général – reste bien sagement dans un rayon du magasin, ou arrive sur une étagère du domicile. De prime abord, Tower Dungeon aurait dû connaitre le premier destin car le pitch m’intéressait peu : roliste de longue date, je le trouve finalement grotesque, ou du moins peu crédible, en partie de jdr, et j’ai donc encore moins envie de voir des donjons dans mes lectures. La réputation de l’auteur aurait pu également jouer car j’ai découvert en préparant ce papier qu’il n’en est pas à son coup d’essai et qu’il a une fan base solide. Sauf que c’était un inconnu pour moi

Il suffit finalement d’une chronique pour donner sa chance à une histoire, et je vous invite à lire celle de Marc. Pour ma part, Tower Dungeon est un seinen qui a su me séduire car en dépit d’un contexte à priori très classique, j’en ai apprécié l’esthétique et la patte graphique, et surtout les promesses weird qu’il dégage.

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Chronique – L’âme du chien, Antoine Ducharme

Il m’arrive d’être sarcastique quant au cynisme de certaines maison d’éditions qui éditent, rééditent, encore et encore, les mêmes textes et mêmes auteurs. J’y revendique volontiers une part de mauvaise foi, d’autant plus que je n’ai pas une entreprise à faire vivre, alors je salue aussi les prises de risques, et encore davantage pour un genre aux codes bien établis, voire sclérosés.

L’âme du chien d’Antoine Ducharme est une novella qui tranche. Un univers à peine esquissé qui flirte avec les mythes fondateurs, entre réflexions sur l’héroïsme et le destin, avec une plume que ne renierait pas un aède – enfin, qui eux n’utilisaient pas de plume, mais qui récitent.

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La trilogie du samedi – Trilogie d’une nuit d’hiver, Katherine Arden

La trilogie du samedi est un nouveau type de billet sur le blog, clin d’œil à l’incontournable rendez-vous télévisuel que les plus jeunes – et les plus vieux – d’entre vous ne connaissent peut-être pas, mais surtout solution à un problème que je rencontre pour rédiger certaines chroniques. Car il est relativement facile d’écrire au sujet d’un premier tome, mais l’exercice est un casse-tête – du moins pour moi – quand il s’agit des suivants, sans parler du deuxième volume, souvent de transition et régulièrement le moins bon d’une trilogie. Ajoutez la question des potentiels spoils, écrire sans raconter le début ou dévoiler la résolutions des intrigues précédentes est une gageure. Enfin, dernier cas de conscience : faut-il « vendre » un premier tome, qui peut-être enthousiasmant, et dont la trilogie est finalement un soufflé qui retombe ?

Je teste donc une démarche qui me permettra, je l’espère, de répondre à toutes ces problématiques et qui, je l’espère – bis – vous plaira. La structure sera probablement identique entre les différentes itérations de ce rendez-vous mensuel, je l’espère – ter – : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes (avec garantie sans spoils majeurs) et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité. Et pour ce premier épisode, j’ouvre avec un coup de cœur : La trilogie d’une nuit d’hiver de Katherine Arden, qui pourrait être considérée comme un modèle du genre.

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Chronique – Un Pont sur la brume, Kij Johnson

Chronique publiée initialement sur Facebook en décembre 2020. Une novella qui m’a été conseillée par Anne-Laure : voulant découvrir la collection aux sublimes couvertures, je lui avais demandé de me conseiller deux titres. Il s’agit donc de la seconde lecture, après l’excellent L’homme qui mis fin à l’histoire. Et je vais finir par croire que mes goûts sont assez transparents.

L’univers est très minimaliste, quelque part entre Fantasy et SF. Un empire coupé en deux par un fleuve de brume, dont le lit est peuplé de mystérieux géants. C’est tout et c’est tant mieux. Ici, point de vaste world building où la création d’un univers est parfois une fin en soi, aux détriments de l’intrigue ou des personnages ; mais un récit profond et intimiste.

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Chronique – Un long voyage, Claire Duvivier

Il y a des lectures que l’on repousse longtemps, pour moult raisons, bonnes ou mauvaises. J’ai d’abord offert Un long voyage à mon épouse, qui a mis longtemps à le lire car c’est « looooooooong » – la faute au manque de dragons sans doute. Il y a ensuite les nombreux retours, pour l’essentiel dithyrambiques, qui déclenchent parfois chez moi un esprit grotesque et immature de contradiction. Puis vient le moment où l’on se rend compte, par exemple, que les lectures de cette année sont très masculines et anglosaxonnes et qu’équilibrer ça serait une bonne chose. Ou que c’est tout simplement le bon moment.

Lecteur ou lectrice, tu ne trouveras dans cette chronique aucune originalité. Je vais ajouter des louanges aux louanges. Un Long voyage est un des romans les plus beaux qu’il m’ait été donné de lire. En étant froidement analytique, je dirais que c’est un roman complet : une très jolie plume, un univers antique doucement esquissé avec sa part de mystères, et surtout un beau texte sur le temps qui passe. Je t’emmène.

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