Les trilogies du samedi – La Tour de garde, Guillaume Chamanadjian & Claire Duvivier

J’ai pris la décision il y a quelques temps de n’entamer la lecture d’un cycle qu’une fois celui-ci terminé ; je n’apprécie guère quand les suites ne sont finalement pas éditées, et ma mémoire n’est plus ce qu’elle était. J’évite également ainsi le phénomène de hype lié à un début parfois tonitruant, puis un prolongement plus médiocre, voire pire. Le cycle publié intégralement, cela me permet aussi de rapprocher les lectures, sans aller jusqu’au binge reading mais en lisant une série puis d’enchainer une autre. Voici l’état d’esprit qui était le mien.

La Tour de garde m’a réconcilié – durablement – avec ces grandes fresques, que j’ai aimé savourer au rythme d’un tome par mois. Durant un semestre complet, les personnages des capitales du Sud et du Nord m’ont accompagné, et je les ai quittés avec énormément de tristesse ; vous l’avez donc deviné, je vais ajouter mes louanges à ce qui est déjà un véritable succès, tant critique que commercial.

Même s’il s’agit de deux trilogies, je garderai la structure habituelle de cette rubrique du blog : une présentation générale du cycle et de ses thèmes, l’articulation des tomes – avec les options de lectures permises ici – et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle.

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Chronique – Chanter le silence, Cassandra Khaw

Deux moi après Briser les os (chronique ici), la collection RéciFs nous propose la seconde partie de la duologie Persons non grata, dans laquelle Cassandra Khaw poursuit l’hommage et sa revisite de l’œuvre de Lovecraft. Nous retrouvons donc Pearsons, notre privé du premier volume, mais dans une ambiance et une histoire bien différentes, puisqu’il n’en est pas le narrateur.

Avec ce changement de focale, Chanter le silence reprend d’autres thématiques de l’auteur années folles, avec une intrigue qui se rapprocherait davantage des Contrées du rêve, encore plus sensorielle, tout en donnant à nouveau la parole aux opprimés.

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Chronique – Briser les os, Cassandra Khaw

La collection RéciFs des éditions Argyll semble s’être enracinée dans le paysage littéraire SFFF. Si j’en crois les conversations, la collection se… collectionne et les textes en bonne trônent désormais en bonne place sur les étagères et gondoles des nouvelles sorties. Pour ma part, j’ai désormais un peu de retard sur ces publications et j’ai donc décidé de donner priorité au dernier né, tout comme je priorise désormais les « nouveautés » poche en général. Le hasard aidant, je n’avais lu que de la SF chez eux (Foodistan et Re:Start) ; Briser les os est donc le premier texte RéciFs fantastique pour moi. Et il y en aura donc un deuxième, puisqu’il s’agit du premier tome d’une duologie.

C’est un texte qui ressemble d’abord à un polar un brin classique, mais surtout qui dépoussière et rend hommage à Lovecraft, avec une ambiance âpre et brutale, ainsi que cette colère sous-jacente que j’avais déjà sentie dans mes deux lectures précédentes.

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La trilogie du samedi – L’Interdépendance, John Scalzi

J’ai découvert John Scalzi avec Le vieil homme et la guerre, désormais un de mes textes favoris, et j’ai donc continué à explorer l’œuvre de l’auteur. J’apprécie sa truculence et ses punch lines, ainsi que son engagement. Même s’il m’a déçu avec ses derniers textes – trop parodiques et « faciles » – je voulais lire cette trilogie, parfois présentée comme ce qu’il a écrit de mieux (spoiler : c’est presque vrai) et dont j’ai acheté, puis fait dédicacer, le premier tome lors des Utopiales 2024. L’interdépendance est bien une grande réussite. Sous ses airs de Space Opera, dont l’univers m’a parfois rappelé Dune, l’auteur y livre une analyse acide de notre mondialisation et des enjeux de pouvoir, mais sans oublier de raconter une histoire trépidante, tout à fait recommandable au premier degré de lecture.

Je conserve la même structure pour cette rubrique, et j’évoque donc le cycle dans son intégralité, tout en évitant au maximum de spoiler : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité.

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La trilogie du samedi – Rosewater, Tade Thompson

Il y a plusieurs types de trilogies (ou de cycles). Du roman scindé en plusieurs parties, aux histoires complètes mais reliées par une intrigue plus vaste, plus ou moins présente dans le récit, en passant par la trilogie qui n’en était – peut-être – pas une mais qui le devient par la suite. Ce n’est qu’une hypothèse, mais il me semble que le type auquel appartient Rosewater, de Tade Thompson, et c’est la première fois que ce cas de figure se présente dans le cadre de cette rubrique.

Je conserve néanmoins la structure habituelle avec une chronique du cycle dans son intégralité, tout en évitant au maximum de spoiler : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité. Ici, Rosewater est une trilogie qui ne laisse pas indifférent, avec de grands défauts, mais aussi de belles qualités.

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Chronique – Celle qui a tous les dons, M. R. Carey

Il existe différentes manières de prendre connaissance de l’existence d’un livre, de la visite en librairie, aux sites d’éditeurs en passant par les différents réseaux sociaux ou sites spécialisés, blogs inclus. La plus gratifiante pour moi est celle, intemporelle, du bouche à oreille – même si les canaux changent – où quelqu’un te dit « lis-ça, tu vas kiffer » ; merci donc aux différents Mordus qui m’ont conseillé Celle qui a tous les dons, véritable coup de cœur.

M.R. Carey nous livre une histoire de zombis qui parait très classique mais pour mieux nous surprendre et lui donner une portée plus large, en l’inscrivant dans une vaste mythologie.

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La trilogie du samedi – Les Maitres enlumineurs, Robert Jackson Bennett

Il y a un peu d’un an, alors que l’idée de cette rubrique régulière commençait à germer, je vous avais proposé une chronique du premier tome, éponyme à la trilogie. Le dernier tome étant sorti en poche il y a peu – alors qu’Albin Michel imaginaire réitère le succès avec une seconde trilogie de l’auteur – il est temps d’écrire ce billet pour faire une présentation d’ensemble. J’ai apprécié la lecture de ce cycle, remarquablement cohérent dans sa construction, avec un Robert Jackson Bennett qui sait clairement où il nous mène, dès sa première ligne.

Je conserve la même structure pour cette rubrique, et donc une présentation du cycle dans son intégralité, tout en évitant au maximum de spoiler : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité. Avec Les Maitres enlumineurs, et après American Elsewhere et Vigilance, Bennett montre qu’il sait tout faire.

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Chronique – Warbreaker, Brandon Sanderson

Il y a des auteurs avec lesquels on est jamais déçu, et Brandon Sanderson est de ceux-là. Il y a certes un côté recette bien rodée, mais il sait nous surprendre à chaque fois, avec suffisamment d’originalité dans la constance. J’avoue avoir aussi une relation un peu ambiguë avec l’auteur, celle du lecteur angoissé qui prend de l’âge et qui réalise qu’il n’aura jamais le temps de tout lire, et qui de surcroit voit sa mémoire devenir celle d’un poisson rouge atteint d’Alzheimer.

Warbreaker fait partie de sa Grande Œuvre, le Cosmère, mais reste surtout un one shot. J’ai de nouveau été fasciné par ses talents de world building toujours orientés très High Fantasymy bad pour tous ces anglicismes – mais qui n’écrase par ses personnages, avec toutefois une pointe de déception quant à la maitrise du rythme de cette brique de quasi 1000 pages.

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Chronique – Nous sommes légion (Nous sommes Bob 1), Denis E. Taylor

Pour cette semaine, après Libration, je reste dans le genre Space Opera et le thème des IA. Et si ce dernier est un texte sérieux, voire triste, l’autre cycle que j’ai choisi l’est largement moins – sérieux et triste, suivez !

A cette occasion, je sors des archives une chronique Facebook rédigée en octobre 2021 et portant sur le premier tome du Cycle Nous sommes Bob, Nous sommes légion de Denis E. Taylor. Ici Bob n’est pas tout à fait une IA, mais une intelligence humaine implémentée – copiée ? – dans une machine. Le traitement est différent mais certaines interrogations me paraissent comparables.

A noter que les trois premiers ont été traduits, et que l’auteur a su ajouter une véritable intrigue au fil des tomes, qui perdent du coup – et heureusement peut-être – en humour. D’autres ont suivi en VO mais l’éditeur français d’origine, Bragelonne, a arrêté l’investissement, préférant plutôt sortir une 17e édition collector de Légende. Ou une 18e. Ou le Sorceleur.

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Chronique – Libration (Les voyageurs T2), Becky Chambers

Le cycle des Voyageurs a rapidement provoqué une certaine hype, l’autrice s’installant en figure de proue d’une « nouvelle » manière de concevoir la SF, et plus particulièrement le Space Opera. Exit donc les récits angoissants ou violents, qui dépeignent souvent un futur qui fait assez peu envie – textes pensés et écrits à mon humble avis comme des contre-modèles ou guides à ne pas suivre, n’en déplaise à Musk. Cette approche différente est suffisamment convaincante pour que je lise, et apprécie, le premier tome (L’espace d’un an) et prolonge le cycle avec le roman objet de ce billet.

J’y ai retrouvé les qualités – et défauts, j’y reviendrai – du précédent et qui semblent être la marque de fabrique de l’autrice : un vrai Space Opera aux paysages, ambiances et espèces aliens variées ; un intérêt poussé quant aux Intelligences Artificielles ; et surtout une attention portée aux personnages et à leurs relations, thème où Chambers excelle. Cela ne m’a toutefois pas totalement comblé car même si j’ai passé un bon moment, j’ai aussi trouvé que ça manquait parfois un peu de péripéties.

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