Chronique – Code Ardant, Marge Nantel

Il y a des récits qui ont intégralement pénétré la culture populaire, qui font écho même chez celles et ceux qui n’étaient pas encore de ce monde, ou qui n’en ont guère vu plus que quelques images aperçues au détour d’un réseau social. Mad Max est de ceux-ci et a inspiré au-delà des deux océans étatsuniens : Fist of the North Star au Japon pour n’en citer qu’un, et est de nouveau à la mode depuis le développement de la franchise.

Code Ardant n’est pas la première œuvre hexagonale à s’inscrire dans les marques de pneu du film de 1979 et en reprend largement les codes – avec ses qualités et défauts – en mettant en scène une bande de doux dingues qui se démènent dans un monde où finalement rien ne change, ou presque.

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Chronique – Dernier meurtre au bout du monde, Stuart Turton

Après Hurlements d’Alma Katsu, le hasard m’entraine de nouveau vers les nouveautés de la maison d’édition 10-18. Mais après le fantastique, place à la SF, et à un auteur bien moins confidentiel puisqu’il s’agit de Stuart Turton et dont les deux précédents romans sont devenus des best seller, atteignant un lectorat bien plus large que celui spécialisé en imaginaire. Fort occupé, j’avais remarqué les couvertures de ces ouvrages sans les acquérir – mais Mme de Poche avait lu, et aimé, Les sept vies d’Evelyn Hardcastle – et voici l’occasion pour moi de me rattraper puis de m’interroger sur ce qui a pu séduire tant de monde. Dans tous les cas, force est de constater que ce succès était attendu, tant les délais de traduction, puis de sortie en poche sont rapprochés pour le livre dont nous parlons ici.

Même s’il ne s’agit pas d’un coup de cœur, je n’ai pas vu passer les pages – bon signe – de Dernier meurtre au bout du monde : texte de SF, aux accents post-apo et surtout dystopiques, mais avant tout un polar à énigmes, et dont les enjeux vont bien au-delà du bout – et de la fin – du monde.

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Chronique – Le phare au corbeau, Rozenn Illiano

J’ai publié au début de l’été un billet qui établissait le point sur ma PAL, pour faire un état des lieux mais aussi pour solliciter des conseils de lecture : j’achète parfois certaines nouveautés ou titre un peu « par réflexe » puis je les remise aux limbes de la susnommée PAL. Aussi quand le sympathique taulier du Syndrome Quickson me conseille en priorité de lire Rozenn Illiano « parce que Rozenn », je fonce. Il s’agissait d’un titre que j’avais à l’origine acheté plutôt pour mon épouse, qui l’a lu et apprécié avant moi, et qui pouvait de surcroit ajouter une touche de Fantastique à mes lectures, qui en manquent cruellement.

Donc, merci pour le conseil car j’ai apprécié Le Phare au corbeau. Même sous ses aspects très classiques, je me suis immergé dans l’ambiance d’un récit qui s’inscrit dans les folklores régionaux sans écraser ses personnages.

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Chronique – L’orage qui vient, Louise Mey

La figure du loup-garou est parent pauvre ma bibliothèque. Ce n’est pas pour autant une figure que je mais il est peu présent dans les collections imaginaires qui m’intéressent – je ne lis peu ou pas d’Urban Fantasy et toutes ses déclinaisons. Peut-être moins séduisant ou ambivalent que le Vampire, l’image qui leur colle aux pattes est celle d’une créature qui perd tout contrôle à la pleine lune, primaire, brutale. Mais c’est aussi un être dual, ambigu, toujours sur le fil du rasoir, quasi symbole de la dialectique nature/culture.

C’est cette direction qu’a explorée Louise Mey dans L’orage qui vient, texte hybride entre post-apo et fantasy, qui articule féminisme et respect de l’environnement à travers la figure de Mila, jeune louve-garou. Un texte court mais percutant, que j’ai beaucoup aimé.

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Chronique – Un océan de rouille, C. Robert Cargill

Un océan de rouille fait partie de cette liste de livres achetés le mois de leur sortie, quand je suis intrigué par une quatrième de couverture et/ou un bouche à oreille positif, mais qui peut trainer un peu en PAL car n’étant pas particulièrement attendu. C’est souvent après une petite séance d’archéologie qu’un de ces titres peut être pioché, pour trancher avec des lectures précédentes. Ici, j’avais envie de « vraie » SF – comprendre là ou la technologie joue un rôle important – en one shot, et avec un soupçon d’action.

C. Robert Cargill est un de ces auteurs étatsuniens qui écrit pour différents supports, littérature donc, mais aussi cinéma (Dr. Strange…) et dont l’écriture est un métier, dans tous les sens du terme. Ce sont des profils d’auteurs que j’aime bien, car même si on s’éloigne de l’artisanat voire de l’art tout court, on obtient en général des œuvres efficaces, bien calibrées – rien de péjoratif ici, je ne suis pas (trop) élitiste – sans être nécessairement des blockbusters décérébrés. Un océan de rouille est à ce titre un livre divertissant, appartenant à la catégorie du post apo, hybride entre Mad Max et Terminator mais sans humains, dont les enjeux augmentent au fil des pages, et qui traite finalement de problématiques bien humaines, comme le libre-arbitre ou la vie.

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Chronique – La cité des nuages et des oiseaux, Anthony Doerr

Je n’aime pas les bandeaux rouges. Je n’aime pas les mentions du type « un des meilleurs livres… ». J’ai également parfois un peu de crainte quand un auteur de littérature blanche s’aventure sur le terrain de l’imaginaire. Bref, je m’aventure parfois à reculons dans un texte que je décide d’exhumer de ma PAL car « à un moment, faut ben ! ». Et quand c’est une brique de plus de 800 pages, le manque d’envie peut être encore plus grand.

Mais parfois, c’est un moment de grâce, de pur bonheur. Quand nous sommes happés dès le début, où chaque page tournée se savoure, puis nous entraine inéluctablement à la suivante, encore et encore, et qu’une pensée vient : « je lis un des meilleurs livres de tous les temps ». Vous avez compris, ce roman est un grand coup de cœur ; au programme : amour des livres, de l’histoire et de la SF, de l’émotion. Un livre écrit pour moi en somme.

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Chronique – La brume l’emportera, Stéphane Arnier

Un mois après avoir chroniqué L’âme du chien d’Antoine Ducharme, je reste dans une fantasy française qui s’éloigne – et c’est une bonne chose – des clichés du genre, pour un roman qui était sorti également chez Mnémos en grand format. De nouveau un one shot, une absence d’elfes, nains ou autres dragons, et même un univers qui n’est plus tout à fait médiéval, au sens européen du terme. J’apprécie ce renouvellement, d’autant plus que Stéphane Arnier vient du jeu de rôle, hobby qui puise, et co-entretient, les mêmes habitudes ou scories que le « med fan » classique.

La brume l’emportera a une ambiance de fin du monde, ou de renouveau. C’est un texte initiatique qui s’appuie sur un autre cliché : celui de la rencontre et alliance improbable, presque contre nature. Nos héros devront, au fur et à mesure qu’ils tissent des liens, apprendre à accepter le passé… et l’avenir.

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Chronique – Celle qui a tous les dons, M. R. Carey

Il existe différentes manières de prendre connaissance de l’existence d’un livre, de la visite en librairie, aux sites d’éditeurs en passant par les différents réseaux sociaux ou sites spécialisés, blogs inclus. La plus gratifiante pour moi est celle, intemporelle, du bouche à oreille – même si les canaux changent – où quelqu’un te dit « lis-ça, tu vas kiffer » ; merci donc aux différents Mordus qui m’ont conseillé Celle qui a tous les dons, véritable coup de cœur.

M.R. Carey nous livre une histoire de zombis qui parait très classique mais pour mieux nous surprendre et lui donner une portée plus large, en l’inscrivant dans une vaste mythologie.

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Chronique – Foodistan, Ketty Steward

Le format des novellas, ou romans courts, semble rencontrer de plus en plus de succès. Entre la collection Une Heure Lumière du Bélial, celles éditées chez l’Atalante, au Passager Clandestin ou encore 1115, le choix ne manque pas. J’ai découvert lors des Utopiales 2024 cette nouvelle venue, la collection RéciFs, lancée la même année par les éditions Argyll. Un F majuscule comme Féminisme : la ligne éditoriale de la collection propose des textes d’autrices – engagées – et la charte graphique a été confiée à Anouck Faure. Entre ces éléments d’unité et les numéros de tranche, j’y vois une reprise de la recette UHL, et je m’en réjouis.

Foodistan n’est pas le premier de la série (il porte le numéro 3) mais celui dont la Quatrième m’a le plus intrigué sur le moment. Un texte post-apo, basé sur le thème de la ressource alimentaire et prenant place en France, promettait une vraie originalité. Promesse tenue dont j’ai aimé l’inventivité, ce nouveau monde imaginé et le miroir qu’il nous tend, même si j’ai été un peu décontenancé par l’absence du classique schéma narratif. Chronique 100% sans jeux de mots ou figures de style alimentaires.

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La trilogie du samedi – Wayward Pines, Blake Crouch

Il y a un an, j’inaugurais une nouvelle rubrique nommée La trilogie du samedi (en référence aux soirées M6 de la fin des années 90) avec La trilogie d’une nuit d’hiver, présentée comme telle par l’autrice et l’éditeur. Véritable coup de cœur pour ce cycle de Fantasy, il m’en fallait un autre pour le deuxième billet de cette rubrique. Dans un genre pourtant très différent, Wayward Pines de Blake Crouch est une trilogie qui m’a également conquis, atteignant même le stade de l’addiction, avec une incapacité à reposer chaque tome tant qu’il n’était pas terminé.

Concernant cette formule de billet, vos retours étaient positifs ; aussi je garde la même structure pour présenter le cycle dans son intégralité, tout en évitant au maximum de spoiler : une présentation générale de la trilogie et de ses thèmes, l’articulation des tomes et, en guise de conclusion, l’intérêt général en tant que cycle, en toute subjectivité. Avec Wayward Pines, encore un modèle du genre à mon avis.

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