Chronique – Le dernier des aînés, Adrian Tchaikovsky

J’aime la collection Une Heure Lumière, j’aime Adrian Tchaikovsky, auteur fort sympathique de surcroit, rencontré aux Utopiales 2024 : l’achat de cette novella était donc évident. Les aléas de la PAL font que le titre a ensuite un peu végété et c’est le hasard d’un billet de blog, celui d’Albédo en l’occurrence – et dont je me réjouis du retour – qui m’a donné envie de l’en extraire. Compte tenu de l’auteur et de la chronique dithyrambique, j’en attendais beaucoup, et je n’ai pas été déçu.

Avec Le dernier des aînés, l’auteur britannique revisite un thème classique de la SF : le décalage des civilisations dans un contexte d’expansion de l’humanité dans l’univers. Mais il fait ça très bien, par un texte qui allie avec talent fond et forme, et qui nous livre par la même occasion deux personnages principaux, que tout pourrait opposer, mais finalement pas si différents que ça.

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Chronique – Le phare au corbeau, Rozenn Illiano

J’ai publié au début de l’été un billet qui établissait le point sur ma PAL, pour faire un état des lieux mais aussi pour solliciter des conseils de lecture : j’achète parfois certaines nouveautés ou titre un peu « par réflexe » puis je les remise aux limbes de la susnommée PAL. Aussi quand le sympathique taulier du Syndrome Quickson me conseille en priorité de lire Rozenn Illiano « parce que Rozenn », je fonce. Il s’agissait d’un titre que j’avais à l’origine acheté plutôt pour mon épouse, qui l’a lu et apprécié avant moi, et qui pouvait de surcroit ajouter une touche de Fantastique à mes lectures, qui en manquent cruellement.

Donc, merci pour le conseil car j’ai apprécié Le Phare au corbeau. Même sous ses aspects très classiques, je me suis immergé dans l’ambiance d’un récit qui s’inscrit dans les folklores régionaux sans écraser ses personnages.

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Chronique – L’orage qui vient, Louise Mey

La figure du loup-garou est parent pauvre ma bibliothèque. Ce n’est pas pour autant une figure que je mais il est peu présent dans les collections imaginaires qui m’intéressent – je ne lis peu ou pas d’Urban Fantasy et toutes ses déclinaisons. Peut-être moins séduisant ou ambivalent que le Vampire, l’image qui leur colle aux pattes est celle d’une créature qui perd tout contrôle à la pleine lune, primaire, brutale. Mais c’est aussi un être dual, ambigu, toujours sur le fil du rasoir, quasi symbole de la dialectique nature/culture.

C’est cette direction qu’a explorée Louise Mey dans L’orage qui vient, texte hybride entre post-apo et fantasy, qui articule féminisme et respect de l’environnement à travers la figure de Mila, jeune louve-garou. Un texte court mais percutant, que j’ai beaucoup aimé.

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Chronique – Re:Start, Katia Lanero Zamora

La collection RéciFs lancée par les éditions Argyll – avec un F majuscule comme Féminisme – continue de tracer son sillon dans le paysage éditorial français, et contribue à y ancrer un peu plus le format de la novella, ainsi qu’un engagement plus que jamais nécessaire.

Re:Start pourrait être le porte-étendard de cette ligne éditoriale et le ton est donné dès l’avertissement annoncé en première page. L’autrice décrit avec acidité l’avènement d’une firme transnationale 3.0, véritable projet dystopique aux dérives sectaires qui s’appuie les possibilités offertes par les dernières technologies et où les femmes deviennent leurs propres bourreaux.

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Chronique – Un océan de rouille, C. Robert Cargill

Un océan de rouille fait partie de cette liste de livres achetés le mois de leur sortie, quand je suis intrigué par une quatrième de couverture et/ou un bouche à oreille positif, mais qui peut trainer un peu en PAL car n’étant pas particulièrement attendu. C’est souvent après une petite séance d’archéologie qu’un de ces titres peut être pioché, pour trancher avec des lectures précédentes. Ici, j’avais envie de « vraie » SF – comprendre là ou la technologie joue un rôle important – en one shot, et avec un soupçon d’action.

C. Robert Cargill est un de ces auteurs étatsuniens qui écrit pour différents supports, littérature donc, mais aussi cinéma (Dr. Strange…) et dont l’écriture est un métier, dans tous les sens du terme. Ce sont des profils d’auteurs que j’aime bien, car même si on s’éloigne de l’artisanat voire de l’art tout court, on obtient en général des œuvres efficaces, bien calibrées – rien de péjoratif ici, je ne suis pas (trop) élitiste – sans être nécessairement des blockbusters décérébrés. Un océan de rouille est à ce titre un livre divertissant, appartenant à la catégorie du post apo, hybride entre Mad Max et Terminator mais sans humains, dont les enjeux augmentent au fil des pages, et qui traite finalement de problématiques bien humaines, comme le libre-arbitre ou la vie.

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Chronique – La cité des nuages et des oiseaux, Anthony Doerr

Je n’aime pas les bandeaux rouges. Je n’aime pas les mentions du type « un des meilleurs livres… ». J’ai également parfois un peu de crainte quand un auteur de littérature blanche s’aventure sur le terrain de l’imaginaire. Bref, je m’aventure parfois à reculons dans un texte que je décide d’exhumer de ma PAL car « à un moment, faut ben ! ». Et quand c’est une brique de plus de 800 pages, le manque d’envie peut être encore plus grand.

Mais parfois, c’est un moment de grâce, de pur bonheur. Quand nous sommes happés dès le début, où chaque page tournée se savoure, puis nous entraine inéluctablement à la suivante, encore et encore, et qu’une pensée vient : « je lis un des meilleurs livres de tous les temps ». Vous avez compris, ce roman est un grand coup de cœur ; au programme : amour des livres, de l’histoire et de la SF, de l’émotion. Un livre écrit pour moi en somme.

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Chronique – La brume l’emportera, Stéphane Arnier

Un mois après avoir chroniqué L’âme du chien d’Antoine Ducharme, je reste dans une fantasy française qui s’éloigne – et c’est une bonne chose – des clichés du genre, pour un roman qui était sorti également chez Mnémos en grand format. De nouveau un one shot, une absence d’elfes, nains ou autres dragons, et même un univers qui n’est plus tout à fait médiéval, au sens européen du terme. J’apprécie ce renouvellement, d’autant plus que Stéphane Arnier vient du jeu de rôle, hobby qui puise, et co-entretient, les mêmes habitudes ou scories que le « med fan » classique.

La brume l’emportera a une ambiance de fin du monde, ou de renouveau. C’est un texte initiatique qui s’appuie sur un autre cliché : celui de la rencontre et alliance improbable, presque contre nature. Nos héros devront, au fur et à mesure qu’ils tissent des liens, apprendre à accepter le passé… et l’avenir.

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Chronique – À lire à ton réveil, Robert Jackson Bennett

Je ne vous refais pas l’historique du moi de mai au Bélial, tout est sur le billet de la semaine dernière consacré à l’excellent Défense d’extinction. J’ajoute tout de même que l’achat d’À lire à ton réveil se justifiait d’une part par la nécessité – si tant est qu’un achat de livre puisse être nécessaire – d’un second volume de la collection pour obtenir le précieux hors-série , d’autre part et surtout pour son auteur, puisque Robert Jackson Bennett est peut-être le seul dont j’achète tout ce qui est traduit – enfin, édité en poche, faut pas pousser ou faire de la concurrence à Scalzi.

Cette novella est, si j’en crois la page Wikipédia de l’auteur, un de ses premiers textes. Aussi je me demande si une traduction était nécessaire – si tant est… – car ce texte fantastique est un condensé des défauts, tout du moins à mes yeux, de Bennett, mais qu’il a aussi de solides arguments pour se défendre, notamment par sa manière d’aborder le genre fantastique.

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Chronique – Défense d’extinction, Ray Nayler

Comme tous les mois de mai – d’ailleurs, pourquoi mai ? – les éditions Le Belial lancent l’opération Une Heure Lumière avec l’édition d’un Hors-Série, catalogue de luxe, offert pour l’achat de deux volumes de ladite collection. L’occasion donc de continuer à faire le fan boy de base et à aligner les jolis numéros sur les étagères, tout en jetant les ignobles bandeaux rouge, et surtout de prolonger l’exploration de la prose de certains auteurs… ou en découvrir de nouveaux.

En l’occurrence, Défense d’extinction est mon premier texte de Ray Nayler, et il m’a été vivement conseillé – avec sa délicatesse habituelle – par le Maki ; oui, je fais dans l’animalier. Je sais être reconnaissant et le remercie donc d’avoir un peu hâté cette lecture car c’est un bijou de SF : l’auteur réussit l’exploit d’écrire une vraie histoire avec ses péripéties, qui plus est un texte choral, dans un format restreint, tout en abordant de très nombreuses thématiques, dont l’amour et la mémoire. Rien que ça. Premier Nayler donc, mais pas le dernier, certainement.

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Chronique – Celle qui a tous les dons, M. R. Carey

Il existe différentes manières de prendre connaissance de l’existence d’un livre, de la visite en librairie, aux sites d’éditeurs en passant par les différents réseaux sociaux ou sites spécialisés, blogs inclus. La plus gratifiante pour moi est celle, intemporelle, du bouche à oreille – même si les canaux changent – où quelqu’un te dit « lis-ça, tu vas kiffer » ; merci donc aux différents Mordus qui m’ont conseillé Celle qui a tous les dons, véritable coup de cœur.

M.R. Carey nous livre une histoire de zombis qui parait très classique mais pour mieux nous surprendre et lui donner une portée plus large, en l’inscrivant dans une vaste mythologie.

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